Journalistes vs Blogueurs (Gladiators inside)

La France est un beau pays où le corporatisme parvient à se glisser un peu partout. Il ne se passe pas une semaine sans que les blogueurs soient remis plus ou moins gentiment « à leur place » par des journalistes qui sentent bien que leurs prérogatives sont menacées : la réécriture du code du travail amorcée depuis longtemps n’a fait l’objet d’une couverture médiatique qu’à partir du moment où les journalistes se sont aperçus qu’ils étaient des travailleurs comme les autres…

Journaliste, un métier à reconfigurer

Pour accompagner ce billet, je vous propose d’ouvrir un onglet à côté et d’écouter Gladiator, le duo entre Lord Kossity et Jacky pour pimenter le débat.

(Lord Kossity)
Lord Kossity dans l’arène j’suis un warrior
J’vais t’kill j’suis un barbare dans la guerilla.

Pour commencer, Lord Kossity attaque fort en allant voir ce qui se passe dans la tête d’une femme au foyer avec un billet intitulé Journaliste, un métier à reconfigurer. L’analyse est aussi claire qu’efficace : le différent entre blogueurs et journalistes tient en peu de mots : obsolescence des seconds face aux nouvelles technologies, sans compter que rien que cette expression ressemble déjà, pour la plupart d’entre nous, à une photo sépia…

En prime, Mimi nous propose une vidéo de l’intervention du journaliste Francis Pisani au CFJ (Centre de Formation des Journalistes) qui sonne comme le plaidoyer d’un homme d’une génération née bien avant l’invention du microprocesseur […] pour un journalisme moderne résolument multimédia, face un parterre de jeunes aspirants journalistes qui semblent découvrir pour la plupart les flux RSS, les wikis, les digg, les del.icio.us etc.

FRANCIS PISANI AU CFJ par lucos

Professionnels vs amateurs

(Jacky)
A ce qui paraît j’suis là pour un clash, une mise à l’amende.
Dès la deuxième mesure j’te l’dis tu tiendras pas un round.

Jacky continue donc avec le billet de sandrine Szabo du blog profession-web qui arrive à l’instant dans mon lecteur de mail (le hasard fait bien les choses) et qui s’interpose dans le débat entre les professionnels (les journalistes) et les amateurs (les blogueurs). Il semblerait quand même que les blogueurs « amateurs » n’aient rien à envier à leurs hétérologues journalistes professionnels en terme de capacité d’analyse et de réactivité sur l’information et de dialogue avec les lecteurs ! Un comble, non ?

Journalisme vs blogging

Il faut remonter dans le temps pour trouver un texte qui, sans mettre tout le monde d’accord, permet d’aborder la question du journalisme vs blogging, sous un autre angle.

Cyril Fievet commente une décision de justice rendue en Californie en 2006 selon laquelle « toute publication régulière d’informations en ligne assimile son auteur à un journaliste, protégé — en Californie au moins — comme un journaliste professionnel ». De sorte que la pratique du journalisme ne résulte pas d’une logique sociologique ou économique et que « Les blogueurs qui pratiquent le journalisme sont des journalistes. Point final. »

5 siècles pour apprendre son métier…

C’est vrai qu’après 500 ans de diffusion d’informations up to bottom on comprend (ou pas) que les jeunes générations de journalistes peinent à se former par leurs propres moyens… Mais qui va donc informer les informateurs, hein ?

Bref, de toutes manières, si le débat a encore de l’avenir sur le fond, sur la forme, c’est déjà la fin, vu que j’imagine mal un journaliste ne pas tenir aussi un blog pour faire son travail sérieusement. Ne serait-ce pour soumettre ses idées à des lecteurs avertis avant publication pour éviter les approximations ou erreurs d’interprétations dont les journalistes sont friands ^__^v

Nous en revenons donc au refrain de Gladiator qui, je l’espère, vous aura accompagné tout au long de ce billet 😉

(Jacky & Lord Kossity)
Choisis un adversaire de ta portée !
Les gladiateurs sont dans l’arène et le combat est lancé.
Qui de toi ou moi va l’emporter ?
Jusqu’à la mort ça va saigner, un seul devra rester.

A méditer

La France compte l’une des « blogosphère » les plus dense et, au pays des lumières et de la révolution, l’heure est semble-t-il arrivée de tenter d’éditorialiser ce foisonnement, par nous même, d’analyser et de mettre en avant le meilleur des contributions « journalistiques » et spontanées. (six35.fr).

Note : Cet article date de 2008 mais il m’a semblé intéressant de le publier malgré tout, histoire de faire mentir celles et ceux qui prétendent que le web est une fuite en avant qui ne regarde jamais en arrière pour prendre le temps de la réflexion ^^