Sites de contenus vs sites commerciaux ?

La notion de pertinence est centrale. Les choix de Google dans la détermination de ce qui est pertinent ou non sont-ils innocents ?

Favoriser les sites de contenus, n’est-ce pas exclure de fait les sites d’entreprises ?

Eh oui, ce n’est pas toujours possible de faire du contenu intéressant quand on fait un métier qui n’est pas grand public.

J’ai saisi mon clavier suite à un commentaire du billet Faut-il payer des liens pour augmenter sa popularité ? paru sur le blog AbondanceOlivier Andrieu aborde l’achat de liens sponsorisés sur des sites à fort PageRank. La position de l’auteur est la suivante :

J’ajouterais même qu’en être réduit à ce type d’expédients [acheter des liens sponsorisés] revient à avouer la faiblesse du contenu de son propre site : acheter des liens, cela signifie qu’on ne peut en obtenir de façon naturelle, comme un site de bonne qualité en gagne rapidement lorsqu’il est souvent consulté grâce à sa valeur intrinsèque, « organique »…

Don’t do evil do business

Dans les commentaires qui ont suivis je note beaucoup d’amertume venant des webmasters de sites commerciaux qui ne comprennent pas pourquoi Google s’autorise la vente d’AdWords tout en interdisant l’achat et la vente de PageRank au kilo via les liens sponsorisés…

Il est de bon ton de se liguer contre les puissants, et de ce point de vue, Google est une cible privilégiée et prête le flan aux critiques : on ne joue pas impunément le rôle de gendarme du web.

Pour autant, laisser penser que Google est un parasite sans valeur ajoutée qui profite sans vergogne du web en prélevant sa dime au passage est assez surréaliste. Je me souviens qu’avant l’arrivée de Google sur le marché, les résultats permettaient plus souvent qu’à leur tour de s’ouvrir sur l’inconnu, et je reste poli 😉

En permettant aux internautes de trouver rapidement des réponses à leurs questions, la valeur ajoutée de Google à la communauté est immense. Le fait que Google pousse les entreprises à acheter des mots-clés AdWords pour exister dans des résultats (privilégiant naturellement les sites à forte valeur ajoutée au niveau des contenus) est une critique récurrente ; je suis convaincu que c’est plutôt une bonne chose.

Le fait de se plaindre d’avoir du contenu qualifié au lieu de « fermes de liens » plus ou moins déguisées m’étonnera toujours. La séparation dans les SERP des pages à contenu purement commercial, des pages dont le but est d’informer gratuitement les visiteurs a été une avancée majeure pour le web.

Sans cette distinction, le web tel qu’on le pratique aujourd’hui ne serait qu’une vaste foire d’empoigne aux mains de quelques sociétés et de leurs régies publicitaires. Qu’on se le dise.

Favoriser les sites de contenus, n’est-ce pas exclure de fait les sites d’entreprises ?

Pour en revenir à la citation de départ qui m’a fait réagir, il est heureusement possible pour une entreprise — quel que soit son secteur d’activité et quel que soit la complexité de son offre commerciale — d’être présente dans les résultats naturels… A condition d’accepter de travailler dur pour trouver la bonne approche rédactionnelle et la régularité nécessaire pour que ça se sache.

Et si on lançait un blog d’entreprise ?

Pour autant, cela ne signifie pas qu’il suffit de lancer un blog d’entreprise pour économiser le budget des mots-clés AdWords en comptant sur les backlinks : ils ne viendront pas spontanément mais après une immersion in vivo dans l’écosystème de l’entreprise afin d’en cartographier la marketosphère et de s’y faire une place.