Grid Design — Quelques notes sur l’intérêt des grilles de mise en page

La popularité des frameworks CSS s’accompagne d’une interrogation légitime sur le bien-fondé d’utiliser une grille pour le placement des éléments du design. Comme je l’ai déjà évoqué dans Framework CSS — mettez vos grilles au pas ! je m’interroge sur l’intérêt de travailler sans grille et je soupçonne leurs détracteurs de jeter le bébé avec l’eau du bain. Le problème vient sans doute du terme grille lui-même. Peu gratifiant, il évoque la prison, la clôture, la répétition, l’uniformité… Bref, tout le contraire des aspirations du créatif qui refuse de brider sa créativité sur l’autel d’une vision mécaniste du processus créatif.

Le terme « grille » vous ennui ? Changez-le !

Pour élargir la question, je propose d’utiliser le terme plan à la place de grille. Contrairement à la grille — vécue comme sans âme — le plan procède d’une intention tout en gardant le meilleur de ce que propose la grille : la lisibilité. D’ailleurs, sans plan, la meilleure des grilles ne vous amènera nulle part :  le contenu à besoin d’une intention pour se transformer en message.

Comme le plan d’une ville, le plan d’un site (au sens de grille et non de sitemap, on est bien d’accord…) est constitué de blocs et d’espace entre chacun d’eux. Si la grille évoque la mise en page par tableaux et les rigidités qui les accompagne, la notion de plan est plus en accord avec les possibilité de mise en page que l’on connait avec les CSS : plus de souplesse dans l’agencement des blocs.

L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté.

J’aime bien citer cette phrase d’André Gide. Sans contrainte à dépasser, l’intelligence ne sert à rien ; autant donner le travail à un robot. Ce qui fait que l’intervention humaine est nécessaire, c’est justement la nature des défis que le graphiste ou le designer web doivent relever : faire du neuf et du sur-mesure pour leur client tout en respectant une tradition plusieurs fois millénaire… Des fois, c’est facile, des fois… pas facile !