Et si Photoshop permettait de tester des maquettes fluides ?

Si c’était possible techniquement, est-ce qu’on s’amuserait à faire des rendus différents pour le plaisir ? Réponse : NON. Cette interrogation de @mariejulien suite à la publication de l’article Les sites web doivent-ils s’afficher exactement de la même manière dans chaque navigateur ? et cette réponse lapidaire se poursuivent par la réflexion suivante : la norme est donc bien d’avoir un contenu identique, et le reste n’est qu’argument fallacieux à une impossibilité technique. Question à laquelle j’ai répondu en bottant un peu en touche en disant que le monde de l’imprimé et du web ne répondaient pas aux même lois de la physique.

Un question d’entonnoir

On peut voir la conception pour l’imprimé comme un entonnoir avec la grande ouverture vers le haut : qu’importe les techniques utilisées pourvu qu’elles passent sous les fourches caudines des systèmes d’impression qui aboutissent — si tout ce passe bien — à un rendu unique. En effet, qu’importe la manière dont vous faites vos ombres portées : seul le résultat imprimé compte !

Pour le web, l’entonnoir est dans l’autre sens. Il existe un nombre de techniques relativement limitées pour que ça fonctionne, en revanche — si tout ce passse bien — le nombre de périphériques de sortie est inconnu et chacun est susceptible d’avoir son propre système de fonctionnement. D’autant plus que les spécifications des groupes de travail du W3C ne sont pas toutes univoques. Pour enfoncer le clou, il faut savoir que les agents utilisateurs n’ont aucune obligation d’implémenter toutes les fonctionnalités prévues ! Cette modularité et cette liberté face aux standards est justement ce qui permet au web d’être ce qu’il est aujourd’hui… Sur le web, le résultat seul ne compte pas ; la manière d’y arriver est tout aussi importante !

Je reformulerais donc la question initiale de Julien de la manière suivante :

Si c’était possible techniquement, est-ce qu’on s’amuserait à ne faire que des maquettes à largeurs fixes si Photoshop permettait de créer et tester des rendus fluides ? Réponse : pas forcément.

Gutenberg n’est pas mort (ou pas)

Et encore, c’est en gardant un flux de production plusieurs fois centenaire qui date des années Gutenberg. Dans bien des cas, il n’est pas totalement farfelu de faire l’impasse sur le lancement de Photoshop : après un rapide crayonné — et si la créativité se limite à quelques dégradés, des bords arrondis, des ombres portées, etc. — il est tout à fait légitime de travailler directement dans le navigateur ET CE N’EST PAS MAL 😉

Faire le design dans le navigateur ne signifie pas pour autant absence de graphisme ou d’illustration. Si le croquis fait référence à des éléments dessinés, je lance plutôt Illustrator pour faire mes éléments de design à la demande. Il m’arrive aussi souvent de faire des maquettes entières dans Illustrator sans idée de découpe. Je prélève chaque élément dont j’ai besoin pour l’intégrer dans mon fichier HTML et CSS, sans jamais (ou presque) passer par les outils de découpe proprement dit.

Il est parfois nécessaire d’effectuer des copier-collés dans Photoshop depuis Illustrator pour certains éléments. L’avantage, c’est de conserver tous les éléments au format vectoriel, ce qui permet de moduler la taille des éléments directement dans Photoshop en les collant lors de la création d’un nouveau document.

A la relecture, je sens bien que cette méthode en semble pas en être une, mais elle fonctionne pour moi, c’est le principal 😉

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