La rédaction web, c’est aussi de la rédaction tout court ! Ce billet vous propose des ressources sur la grammaire, la conjugaison et l’orthographe. Tiens, à propos d’orthographe, vous êtes plutôt old school, ou up to date ?
Rédiger pour le web, d’accord, mais avec quelle orthographe ?
Rappelons-nous : le 6 décembre 1990, le Journal Officiel publiait le rapport du Conseil supérieur de la langue française. Voici le site d’information sur la nouvelle orthographe française qui résume clairement ce qu’il faut retenir.
Rédiger pour le web, c’est bien. Bien écrire pour le web, c’est mieux !
Voici une liste de liens regroupant des ressources pour parfaire notre connaissance de la langue française. Et comme il est toujours bon de remonter à la source, voici le blog des correcteurs du journal Le Monde.
BonPatron, un boss qui vous veut du bien
Vous avez écrit votre texte et avez un doute sur l’orthographe, mais aussi sur certaines tournures de phrase et votre secrétaire de rédaction est absent ? BonPatron.com est l’outil idéal pour identifier les fautes d’orthographe et les problèmes de grammaire.
A ce propos BonPatron identifie le terme blog comme une faute d’orthographe et propose blogue à la place. Pourquoi pas bogue à la place de bug pendant qu’on y est ! Mise à part ce léger désaccord, je trouve l’outil très bien fait.
RankSpirit propose même un outil pour soumettre plusieurs pages web à BonPatron : malgré quelques défauts dûs à des problèmes de reconnaissance de caractères (sur ma page de test, l’apostrophe est remplacée par un point d’interrogation, ce qui provoque des fausses alertes en séries…), cet outil peut aider à dégrossir le travail.
Dernière chose avec BonPatron, les textes soumis à l’analyse sont enregistrés anonymement sur le serveur à fins d’analyse. Si votre prose revêt un caractère confidentiel, pensez-y !
Orthographe, grammaire : il vaut mieux prévenir que guérir
Avec orthozen, plus d’excuse : ce blog nous aide à améliorer notre orthographe avec des petits rappels faciles à retenir pour réviser en douceur… Allez, hop, un flux supplémentaire dans Google Reader !
Je blogue, tu blogues, il blogue, nous bloguons, vous bloguez, ils bloguent.
La conjugaison… que de souvenirs ! Enfin quand je dis souvenirs, je me comprends 😉 car il m’arrive souvent de confondre la première personne du futur avec celle du conditionnel : je bloguerai vs je bloguerais. Enfin, ça reste virtuel puisque le verbe bloguer n’existe pas encore sur leconjugueur.com. Malgré cette lacune, ce site devient rapidement indispensable pour se diriger sans encombre dans l’espace-temps parfois sinueux de notre belle langue française.
Dans la peau d’Erik Orsenna
Depuis toujours, j’aime de passion la grammaire, toutes les grammaires, toutes les grilles et tous les codes enfouis sous la poussière du temps.
Mais c’est la colère qui m’a poussé à écrire. Une colère de papa : je ne comprenais plus les questions posées en classe de français à mes enfants. Un jargon inconnu de moi leur était tombé sur la tête, comme par exemple la » focalisation omnisciente « . Pourquoi ces complications inutiles ? Les enfants de sixième ou de cinquième ne doivent pas être des linguistes ! Ils doivent seulement savoir lire et écrire. Et aussi apprendre à savourer la langue, à y trouver des surprises, des ravissements.
Comme Erik Orsenna, je vous invite donc à lire La grammaire est une chanson douce et suivre Jeanne, Thomas et tous ses personnages dans leur promenade. Si les échantillons vous ont plu, n’hésitez pas à parcourir également Les Chevaliers du Subjonctif où nous retrouvons nos héros de la grammaire… Vous en voulez encore ? La révolte des accents est pour vous. Attention, une fois que vous aurez lu ces livres de pure poésie, vous ne serez probablement plus la même personne. Vous voilà prévenu 😉
Divers
Améliorer son français
Améliorer son français — Si la langue est la mère de tous les mots, la grammaire est celle de bien des maux de tête. Ce site a pour but de vous aider à y voir plus clair dans vos problèmes de grammaire, de conjugaison et de vocabulaire. Et puisque le français a une histoire pleine de rebondissements, pourquoi ne pas nous y intéresser aussi ?
PS : cet article a été publié initialement sur Notorious Blog. Connaitre les raisons de ce transfert ?
N’oublions pas que « email » (et ses variantes) se dit « courriel » en français et que « blog » se traduit « burp » (si, si !).
Et que le respect du français, au delà de la grammaire et de l’orthographe, passe aussi par le respect de la typographie.
Excellente liste de liens Bruno… Je te recommande aussi la lecture du (petit) livre de Joël Ronez « L’écrit Web, Traitement de l’information sur Internet ». Car si la rédaction sur le net est aussi de la rédaction, elle répond tout de même à certains schémas bien précis pour l’efficacité que l’auteur décortique avec talent et humour.
Comme_une_image: je suis bien d’accord qu’il faudrait faire plus attention à la ponctuation, à la typographie. Par contre, les francisations des termes techniques (généralement poussées par nos amis québécois) me font juste horreur. J’ai un logiciel (Cyberduck pour ne pas le nommer) qui me balance d’ailleurs régulièrement des « téléversements » terminés pour signaler la fin d’un upload, qu’est-ce que ça m’agace. D’ailleurs, je constate là avec plaisir que Firefox considère « téléversement » comme étant une faute :p
C’est peut-être parce que je suis dans le monde des techniciens que j’ai une sainte horreur que l’on touche aux termes techniques. Je ne sais pas.
@ burningHat » Tu utilises un logiciel sur ton ordinateur ? Quelle horreur ! C’est tellement mieux d’utiliser un software sur ton computer.
Moi, ça ne me pose aucun souci, la francisation, à partir du moment où elle est intelligemment faite. Par exemple, « Mél », je n’ai jamais utilisé ce machin. Mais courriel, moi je trouve ça
1/ joli (comme mot)
2/ bien trouvé (comme logiciel)
3/ concis
En revanche, un truc comme cédérom, je trouve ça ridicule.
Cela dit, c’est un débat inépuisable, la porosité d’une langue aux idiomes étrangers (l’espagnol, par exemple, espagnolise à tout va les termes anglais). Tu râles contre « téléversement » (que je ne connaissais pas), mais « téléchargement » est utilisé sans problème pour parler de download. Ça s’est beaucoup gaussé à l’époque où la commission de terminologie avait sorti « baladeur » pour remplacer Walkman™ et désormais ça ne gêne plus personne d’employer ce terme. Je suis convaincu que dans 5, 10 ans, courriel sera utilisé couramment et son emploi passera comme une lettre à la poste 🙂
Merci beaucoup =) !
@cui > pour moi « courriel » c’est du québécois ;)) Mon idée, c’est qu’il y a certains termes qui supportent bien la francisation dans le temps. Ton exemple du baladeur est assez bon, car je me souviens bien avoir trouvé ce néologisme ridicule à l’époque, et je me surprend à l’utiliser parfois, vu que c’est souvent le terme utilisé dans les rayons des magasins.
Par contre, pour en revenir à courriel et aux termes techniques en général, on perd souvent du sens et de la concision en francisant à tout va. Par exemple, sur la base de « courriel », on a créé « pourriel » (spam). C’est élégant, mais on perd tout l’humour et la culture des monty python, ce que je trouve regrettable 😉
@burningHat > Merci pour la réf. bibliographique. Pour ce qui est de la rédaction web, je suis assez partagé sur le sujet : je suis convaincu que 99% des bonnes pratiques de rédaction pour le web se retrouvent dans la pratique de l’écriture journalistique au sens anglo-saxon du terme.
@Neovov > de rien !
Il y a aussi le site http://dictionnaire.mediadico.com/traduction/ qui est pratique car par exemple tous les mots qui sont dans la définition du mot recherché sont cliquable, il y a les synonymes, la conjugaison, les citations, les expressions et les traductions en rapport direct avec le mot recherché. Le seul petit revers à mon goût les publicités un peu trop présente mais c’est bien sympatique quand même.
@Bruno > Tu as tout à fait raison sur les bonnes pratiques de rédaction pour le web et d’ailleurs l’auteur intervient
. Il a donc une approche « très journalistique » dans sa description des pratiques de rédaction.@Comme_une_image > Je l’ai dis, je suis « praticien » et en tant que tel j’ai du mal avec les « traductions » approximatives qui sont là juste pour flatter l’égo de certains linguistes. Ce n’est pas spécifique à l’informatique d’ailleurs, en musique je suis pareil pour les traductions des termes italiens et anglais (musique moderne) qui manquent souvent de finesse, d’exactitude ou tout simplement d’histoire (car c’est aussi une question de culture – comme l’a si bien exprimé Bruno avec l’exemple du « pourriel »).
PS: ton exemple avec « ordinateur » est plutôt hasardeux, non seulement ce terme est très riche d’histoire mais aussi de sens aussi bien de manière individuel qu’au niveau de l’histoire de l’informatique 😉 De plus je dirais que « téléverser » n’est pas l’opposé strict de « télécharger » alors qu' »upload » est bien le contraire de « download » (et « télécharger » est une traduction littéralement bien plus acceptable que « téléverser »)
@ ChapeauQuiFlambe » Mon utilisation du mot « ordinateur » est tout sauf hasardeuse. C’est l’exemple d’un mot qui a été créé « from scratch » (si je puis me permettre 😉 pour désigner quelque chose de nouveau. Les anglophones ont utilisé un terme depuis un verbe existant, les Espagnols ont hispanisé un computador.
En revanche, je te trouve plutôt gonflé de parler de mots « sans histoire » parce qu’effectivement en musique et dans plein d’autres domaines, il y a des mots qui sont « internationalement » lié à un pays (les pâtes ont des noms italiens, idem pour la musique, en escrime on utilise des termes français, etc.) mais en matière d’informatique et de nouvelles technologies, la création est internationale, sans « histoire », et c’est plutôt par paresse linguistique qu’on utilise des termes anglais.
Il est vrai que l’anglais, avec ses prépositions, permet de faire des mots concis (comme up-load et down-load) alors qu’en français, on va utiliser deux mots (téléchargement ascendant ou descendant). Ouais, c’est plus long, on gaspille de la salive ou bien on risque le syndrôme carpien sur notre petit clavier AZERTY (et pas QWERTY).
Je reconnais qu’il y a des traductions hasardeuses et qui le sont tellement qu’elles ne s’imposent jamais. Mais en ce qui concerne courriel, je la trouve 1/ agréable à l’oreille 2/ concise 3/ intelligente (contraction de courrier+électronique et faisant écho à logiciel) et de plus, elle est en train de s’imposer progressivement à l’écrit auprès du grand public (cf. magazines divers). Je reconnais que j’ai encore un peu de mal à l’oral, où e-mail sort encore souvent de ma bouche (la force de l’habitude – Mél, j’ai jamais pu !) mais à l’écrit c’est devenu naturel pour moi de l’utiliser et je suis sûr que l’oral va suivre. Je reconnais qu’il y a un petit peu de militantisme francophone, mais aucun intégrisme !
Concernant « pourriel », ça ne me gêne pas plus que ça (comme les graticiels et partagiciels qui viennent faire écho aux *-wares) et je crois que le côté « historique » de l’origine de l’utilisation du mot « spam » n’est connue que par une grosse poignée de geeks (ce qui me fait penser que j’ai toujours dis « bug » et pas « bogue » – bien qu’il s’agisse là aussi d’une traduction plutôt intelligente).
Tu sais, je te reconnais bien évidemment tout à fait le droit d’aimer ces mots et de les utiliser comme bon te semble. Laisse moi aussi apprécier la précision d’un langage technique clair et précis me permettant d’être compris de mes pairs.
Pour le reste, si tu aimes à penser que ces mots sortent tous du néant et de la « flemme » tant mieux. Quand à « ordinateur », c’est un mot très ancien qui n’a rien d’une invention moderne mais bon bref. On ne va pas pourrir le blog de ce cher Bruno avec nos divergences d’opinions, tant qu’on se comprend et qu’on peut communiquer tout va bien ! 😉
Ah j’ai failli oublier, j’utilise un clavier QWERTZ… Peut-être est-ce parce que j’habite un pays ayant 3 langues officielles et 4 de reconnues que j’aime la facilité d’utiliser des termes précis et si possible « universels » pour communiquer 😉
@cui et @burnin’ > Ne vous inquiétez pas pour moi, tant que le respect mutuel des opinions de chacun est respecté, vous pouvez continuer 🙂
Pour ma part, en matière de langage, je suis à la fois laxiste et rigoureux : j’aime la langue que je parle et que j’écris depuis ma naissance et j’aime presque autant parler et écrire (enfin, j’essaie) d’autres langues, ce qui fait que j’aime bien parfois glisser des mots anglais, allemande voire espagnol quand le terme me semble plus près de ce que je veux dire.
En fait, pour revenir au débat, je suis convaincu que chaque langue façonne d’une certaine façon notre manière de penser le monde. Tiens, à ce propos, j’ai lu un bouquin assez extraordinaire sur l’analyse de l’influence que la structure de la langue sur la pensée philosophique de cinq pays (Alexandre Flamm, l’Analyse Psycho-grammaticale, voir http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=1165161)
Pour en revenir à « ordinateur » vs « computer », on voit bien que les deux termes ne véhiculent pas du tout le même sens : dans un cas on met en forme, on organise, et dans l’autre, on calcule, on compte. Choisir un terme ou l’autre, c’est donc faire un choix fin sur le sens que l’on veut véhiculer, et je préfère utiliser le français, qui correspond mieux à l’expérience que je vis avec l’informatique (mise en forme, en passant…) en général.