On ne compte plus les affaires où des utilisateurs des réseaux sociaux se font rattraper par ce que certains appellent la «réalité». Plusieurs personnes risquent le licenciement parce qu’elles ont dénigré leur hiérarchie sur Facebook. Un de leur «ami» ayant imprimé les propos des uns et des autres pour les rapporter au patron.
Les paroles s’envolent, les écrits restent
Ce genre d’histoires fait du bruit parce qu’elles impliquent les réseaux sociaux et plus particulièrement Facebook, mais elles pourraient avoir lieu pendant la pause-déjeuner : rien n’empêche qu’un collègue assis à la table d’à-côté n’enregistre vos propos avec les fonctions d’enregistrement de son Smartphone préféré.
Circonstance aggravante pour le rapporteur et la hiérarchie, les conversations en question ont été tenues dans un cercle privé. Comme si, un collègue de boulot que vous auriez inviter chez vous pour l’apéro se permettait de parler à votre n+1 de la caricature du DRH qu’il aurait vu trainer sur votre bureau, photo prise avec son téléphone portable comme preuve à l’appui.
Les réseaux sociaux sont des conversations
La question est plutôt de déterminer ce qui ressort du domaine de l’écrit — qui reste, comme chacun sait — ou de la conversation (qui s’envole). Pour moi — et pour Loïc le Meur, ce n’est pas rien — les blogs sont des conversations. Dans le langage courant, j’ai tendance à dire que j’ai «entendu dire» pour quelque chose que j’ai «vu passer» sur Twitter ou Facebook. En revanche, je parle «d’avoir lu» quelque chose lorsque je parle d’un article «lu» sur un blog ou un organisme de presse. Ce qui témoigne d’une sorte de distance par rapport à l’information en fonction du support.
Vie privée, vie publique (1)
Je suis persuadé que les modifications successives apportées aux options relatives à la vie privées ne sont pas étrangères à ces nouveaux comportement : Facebook devient — dans l’esprit de beaucoup de personnes — beaucoup plus orienté vers le public que vers le privé. Facebook devient la porte d’entrée de l’identité numérique.
(1) Mireille Dumas, sort de ce billet 😉