On aurait pu croire que 2015 serait l’année de la performance web, mais on s’est trompé. Le poids moyen d’une page web a augmenté de 7,5% en 5 mois pour dépasser les 2 Mo. C’est en tout cas ce que nous rapporte Craig Buckler dans l’article 2Mb Web Pages: Who’s to Blame? qui cite le rapport publié dernièrement par http archive. Ce dernier a rassemblé les chiffres de près de 500 000 pages, et les nouvelles ne sont pas très bonnes :
Technologie | Fin 2014 | Mai 2015 | Augmentation |
---|---|---|---|
HTML | 59 Kb | 56 Kb | -5% |
CSS | 57 Kb | 63 Kb | +11% |
JavaScript | 295 Kb | 329 Kb | +12% |
Images | 1 243 Kb | 1 310 Kb | +5% |
Flash | 76 Kb | 90 Kb | +18% |
Autres | 223 Kb | 251 Kb | +13% |
Total | 1 953 Kb | 2 099 Kb | +7,5% |
La plus forte augmentation concerne les fichiers CSS, Javascript et les autres (souvent des Webfonts) et, de manière tout à fait surprenante, Flash (a-ah!).
Le nombre moyen de requêtes est composé de :
- 100 fichiers,
- 7 fichiers de feuilles de style CSS,
- 20 fichiers Javascript,
- 3 fichiers pour les Webfonts.
Ceci dit, les images représentent toujours un goulot d’étranglement (56 requêtes en moyenne et 62% du poids total de la page). Gardez à l’esprit qu’il s’agit de moyennes et que de nombreux sites web proposent des pages bien plus lourdes… Bref, on est en train de tuer le web.
→ N’hésitez pas à continuer l’article de Craig Buckler qui continue avec de nombreuses considérations sur les causes de cette obésité réticulaire et les solutions à mettre en place pour préserver la bande passante.
Cette phrase « on est en train de tuer le web » me paraît un peu caricaturale.
C’est un peu comme si on disait qu’on était en train de tuer l’industrie du logiciel en faisant des programmes de plus en plus lourds… Or, en face, on construit des PC (ou des téléphones…) de plus en plus puissants, avec de plus en plus de bande passante, etc. Bref, on laisse grossir les pages parce que les moyens de les consulter « suivent ».
Je ne veux pas cautionner cette inflation, et je pense qu’on a tout intérêt à être attentif au poids des pages… Mais on peut aussi apprécier les interactivités améliorées à coup de javascript, le « responsive design » qui alourdit les CSS, etc.
Reste que ce sont les images qui sont l’élément clé à traiter, et probablement une des évolutions urgentes pour HTML/CSS sera la gestion facilitée de la taille des images en fonction du media (ça existe déjà, mais c’est encore laborieux).
Oui, tout a fait. Ce billet est une paraphrase d’un article anglais, et tu sais comment sont les anglais, ils aiment bien dramatiser pour enfoncer le clou 🙂 Ceci dit, les images sont effectivement un élément clé sur lequel on devrait porter son attention. C’est l’objet d’un prochain billet qui présentera une extension pour optimiser les images.