J’ai lu avec une pointe d’agacement l’article Echec des Creative Commons et nécessité de réformer le droit d’auteur ? paru sur Numerama. En gros, le droit d’auteur français appliqué automatiquement aux œuvres de l’esprit serait dépassé et contre-productif. Mais pourquoi donc ? J’ai toujours trouvé assez génial de constater que le législateur a prévu des dispositions permettant aux citoyens de bénéficier gratuitement d’une protection sans avoir besoin d’en faire la demande. Si vous écrivez un article sur votre blog, il suffit de ne rien ajouter concernant les droits afférents pour que ces derniers s’appliquent sans condition. Étonnant, non ?
Un droit protecteur
Si le fait de remettre toute chose en question est légitime, supprimer le droit d’auteur tel qu’il est définit par l’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle (CPI) serait un recul grave. Plus inquiétantes sont les justifications de Numerama qui se demande pourquoi finalement ne pas réserver la protection du droit d’auteur au seul secteur marchand en demandant une démarche active de la part du créateur, comme le font les entreprises avec le dépôt d’un brevet, par exemple.
Pour information, voici ce que stipule l’art. L.111-1 du CPI :
L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous. Ce droit comporte des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial.
Cf. www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm
Si la licence Creative Commons ne fonctionne pas aussi bien qu’on aurait pu le penser, c’est peut-être parce qu’elle ne sert ni à grand chose ni à grand monde. En matière de droit d’auteur, le droit américain diffère du droit français. Ce dernier est beaucoup moins mercantile et plus respectueux des personnes créatrices, ce qui explique probablement le besoin des anglo-saxons de créer des licences alternatives, ce qui semble beaucoup plus rare en France (je ne parle pas des traductions).
Pourquoi faire simple alors qu’on peut faire compliqué ?
Je n’ai jamais compris à quoi ou à qui pouvait bien profiter toute cette débauche de licences alternatives en particulier dans le contexte des articles publiés sur un blog ou un site Web. Je peux comprendre l’envie de voir diffuser ses textes, mais en quoi le droit d’auteur classique l’empêche-t-il ? Ne suffit-il pas de demander les autorisations nécessaires ?
Copier-coller n’est pas jouer : éduquons !
Numerama explique que le droit d’auteur n’est plus adapté à l’ère actuelle. Je pense le contraire : dans le cadre du partage d’un texte destiné à l’impression, une licence alternative permet de préciser que les informations de paternité, etc. doivent être présentes sur le support. Sur le Web en revanche, il ne sert à rien de permettre la reproduction d’un texte accessible d’un clic, de jour comme de nuit, qu’il vente ou qu’il pleuve !
Une autre raison milite à mon sens pour le droit d’auteur classique à l’ère numérique. Le public susceptible d’avoir besoin de publier une oeuvre a beaucoup changé. A une époque, seuls les professionnels de l’édition avaient une raison d’avoir les compétences nécessaires pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’application du droit d’auteur (ce qui n’a jamais empêché le plagiat et la copie illégale).
Aujourd’hui, tout le monde peut être amené à copier-coller un article depuis Wikipédia ou tout autre publication en ligne et n’en déplaise aux «alternaïfs», les symboles © ou ® suivis ou précédés de la mention Tous droits réservés sont bien plus explicites qu’obliger les gens à se farcir des kilomètres de littérature pour comprendre les différences subtiles entre les licences disponibles.
Une image vaut mieux qu’un long discours ?
Dans ce billet, je suis plutôt axé sur les contenus textuels car vu le fonctionnement des moteurs de recherche, la duplication des contenus n’est pas sans impact sur le référencement de la source initiale. Les choses sont différentes pour l’image. Si les mentions de paternité, etc. sont respectées, le créateur de l’oeuvre est récompensé pour son travail qui est rendu visible, ce qui est le but de la licence choisie et sa publication n’enlève rien à la source initiale.
utilisez le droit de courte citation
Toujours en ce qui concerne les textes, le droit d’auteur autorise la publication d’extraits dont la longueur est déterminée en fonction de la nature de l’oeuvre. Il s’agit du droit de courte citation :
La citation ne doit pas concurrencer l’ouvrage original et doit être intégrée au sein d’une œuvre construite, pour illustrer un propos ; la citation en outre doit plutôt inciter le lecteur à se rapporter à l’œuvre originelle.
Conclusion provisoire
J’ai plutôt l’impression que seuls les margoulins ont intérêt à promouvoir ces licences qui permettent de dépouiller l’honnête citoyen de ses droits les plus élémentaires sous couvert de partage et d’amour réciproque. Leur intérêt ? Reproduire à l’envie des contenus qu’ils n’ont plus les moyens de sous-traiter et/ou plus le temps de produire en interne. Par ailleurs, il ne faudrait pas — sous prétexte de lutter contre Hadopi — jeter le bébé avec l’eau du bain 😉
Je ne dis pas que les adeptes des licences Creative Commons ont forcément des arrières-pensées inavouables ou qu’il s’agit uniquement de doux rêveurs. Il y a des cas où le besoin de clarifier le statut d’un ensemble de documents peut nécessiter une licence explicite. Une chose est sûre : le texte de présentation des conditions de reproduction du site A List Apart bien connu des Webdesigners et des développeurs front-end est un modèle du genre.
Je tiens à préciser qu’il s’agit d’un billet d’humeur écrit très rapidement (je n’ai pas eu le temps de faire plus court) qui mériterait sans doute un peu plus de rigueur intellectuelle, mais il faut bien que je justifie l’existence de ma catégorie Humeur 😉
Oui, le droit d’auteur est automatique. Mais sans dépôt au préalable, il n’est pas protecteur : avec le numérique et le web, des plagiaires peuvent s’approprier instantanément les créations d’autrui. Comment prouver alors qui est qui, entre auteur et plagiaire ? De quel recours dispose l’auteur qui n’a pas fait de dépôt ?
En ce sens, la situation décrite par Numerama, où la protection du droit d’auteur serait réservée aux auteurs qui effectuent une démarche active — et payante —, c’est la situation actuelle. Sur http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/droits/protection.htm on trouve aussi un peu plus loin mention du dépôt de ses créations afin de « faciliter la preuve de la paternité et la date de la création de l’œuvre ».
Bonjour,
Je ne suis pas du tout d’accord avec votre article car vous voyez les choses d’une manière bien trop large.
un regard plus averti sait bien que le droit d’auteur pose actuellement de véritables problèmes.
Le fait que le droit d’auteur soit automatique tout d’abord. Ce n’est forcément une bonne idée car cela nuit à la traçabilité des oeuvres. C’est ainsi que l’on se retrouve avec des « oeuvres orphelines » en pagaille : des oeuvres dont on a perdu le nom de l’auteur et qui du coup se trouvent dans un flou juridique total : sont-elles du domaine public ? a qui payer les redevances ?
Part ailleurs, cet automatisme rend les gens passifs vis à vis du choix de licence des oeuvres. Dans un système ou les créateurs doivent déposer leur oeuvre pour prétendre à leur droit, cela oblige chacun à se poser la question suivante : « mon oeuvre a-t-elle besoin d’être protégée à 100% ? ». Dans la plupart des cas, ce n’est pas forcément le cas ! Au contraire, favoriser la diffusion de ses oeuvres peut être un bon moyen d’autopromotion.
Par ailleurs, la durée de protection des oeuvres (70 ans post mortem en France) est très largement exagérée. L’allongement constant du droit d’auteur est en vérité l’oeuvre des lobbies du disques et de l’édition qui ont tout intérêt à profiter le plus longtemps possible du monopole des droits patrimoniaux sur les oeuvres. une histoire de gros sous bien sur, pas de protection des pauvres petits auteurs…
Beaucoup préconisent un système de droit limités dans le temps mais renouvelable. C’est un système bien plus souple qui éviterait l’exploitation à outrance des oeuvres par les maisons de disque/edition et permettrait un enrichissement du domaine public.
Enfin, je pense (mais je peux me tromper) que vous ne connaissez pas beaucoup la remix culture, ce qui expliquerait votre position. le droit d’auteur est un vrai frein à cette culture alternative (mais qui sera bientôt la norme), à savoir que des individus créent des oeuvres à partir d’oeuvre déjà existantes. Vous pouvez ainsi trouver des remixes composés à partir de petits samples provenant de plus de centaines d’oeuvres. Vous imaginez le boulot s’il fallait demander à chacun des auteurs le droit d’utiliser 2 secondes de leurs chansons ?
L’échec des creative commons c’est avant tout qu’à part les gens sensibilisés à ces questions, personne n’a conscience ne serait-ce qu’il existe plusieurs types de licences. D’où l’importance d’éduquer les gens à ces questions.
Il y a encore beaucoup à dire sur votre articles, mais je préfère vous renvoyer vers quelques liens triés sur le volet :
http://fr.readwriteweb.com/2009/09/25/analyse/remix-culture-droit-dauteur/
http://scinfolex.wordpress.com/2009/08/29/concilier-et-reconcilier-le-droit-dauteur-avec-les-libertes-numeriques/
http://scinfolex.wordpress.com/2010/01/18/un-plaisir-toujours-coupable-le-mashup/
http://paralipomenes.net/wordpress/archives/1884
Bonne lecture 🙂
Tiens… ça manque de trolls 😀
L’interrogation de Numérama concernant la possibilité de réserver le droit d’auteur (sans démarche active) au seul secteur commercial n’est pas réellement idiote. En gros : « Puisque ce sont avant tout les professionnels qui en usent, ça ne sert à rien pour les autres ». Ce n’est pas forcément idiot non… Mais c’est un raccourci TRÈS maladroit de leur part ! Je suis donc d’accord avec toi sur ce point : bullshit !
Par contre, j’entre en profond désaccord avec toi sur quasiment tout le reste. Voici donc un roman bien costaud pour pourrir ta soirée 😀
« Si la licence Creative Commons ne fonctionne pas […] c’est peut-être parce qu’elle ne sert ni à grand chose ni à grand monde »
« Je n’ai jamais compris à quoi ou à qui pouvait bien profiter toute cette débauche de licences alternatives en particulier dans le contexte des articles publiés sur un blog ou un site Web.»
C’est un point de vue très personnel que je peux comprendre bien que je ne sois pas d’accord du tout.
Lorsque j’écris un billet, ce n’est ni pour faire venir du monde sur mon blog, ni pour me la péter, ni pour me faire connaître. Ce que je veux faire en agissant de la sorte, c’est diffuser mes idées. Je veux pousser les gens à la réflexion. Les pousser à se dire « Peut-être qu’il a raison ».
En quoi le droit d’auteur classique m’en empêche t-il ? Il ne m’en empêche pas. Mais il limite grandement l’impact que peuvent avoir mes écrits.
Si machin, truc et bidule pensent que ce que j’ai écrit était intéressant, et qu’à leur tour, ils veulent le partager, alors je veux qu’ils puissent le faire.
Pourquoi devoir me demander l’autorisation? J’écris pour qu’on me lise. Qu’on le fasse sur mon blog ou ailleurs, je m’en fous royalement.
Quand je relis ton billet, j’ai l’impression que tu nous dit : « Le copyright, c’est la classe, faut être con pour vouloir autre chose ».
Je sais, ça aussi c’est un raccourci. Mais c’est vraiment le sentiment que j’ai eu en te lisant.
Tu comprendras bien qu’en tant que libriste, j’ai ressenti une profonde gêne à cet instant.
Dernièrement, je me suis rendu compte qu’une application Web que j’utilisais tous les jours ne correspondait pas réellement à mon besoin. Comme ce que je cherchais n’existait pas, j’ai décidé de le coder. Ce projet n’était pas un projet commercial : j’avais besoin de quelque chose qui n’existait pas, alors je l’ai créé. J’aurais très bien pu garder les sources pour moi, et l’utiliser dans mon coin. J’ai préféré les diffuser. Pourquoi ?
Pour la même raison : « Quelqu’un en aura peut-être besoin ». Alors, dans le doute, j’ai mis les sources en ligne. Non pas pour la gloire, non pas pour le fric, mais juste au cas où. C’est le même principe.
À la place, j’aurais très bien pu attendre que quelqu’un tombe dessus par hasard et m’en demande une copie par mail. Mais franchement… quel intérêt ?
Il en est de même pour les billets que j’écris. Si tu les veux, tiens, c’est cadeau.
Tu dis un peu plus loin : « Sur le Web en revanche, il ne sert à rien de permettre la reproduction d’un texte accessible d’un clic, de jour comme de nuit, qu’il vente ou qu’il pleuve ! »
La différence entre le droit d’auteur et une licence dite « libre » (ou moins privatrice, comme les licences Creative Commons), c’est que la première met le copieur en infraction vis à vis de la loi. Aucun intérêt à lutter quand on sait la bataille perdue d’avance.
Si techniquement, tout le monde peut copier ce que tu écris, pourquoi les en empêcher ? Même si tu diffusais tes écrits en JPEG ultra compressé, en Comic Sans MS taille 3, barré, en italique, à l’envers, … À partir du moment où quelqu’un pourra l’afficher sur son écran, il pourra le copier.
Alors, à quoi bon tenter de l’en empêcher ? Autant l’autoriser pour limiter la casse, non ? Autant ne pas perdre ton temps à lui mettre des bâtons dans les roues ? Autant utiliser une licence permettant sa diffusion.
« Les symboles © ou ® suivis ou précédés de la mention Tous droits réservés est bien plus explicite que d’obliger les gens à se farcir des kilomètres de littérature pour comprendre les différences subtiles entre les licences disponibles. »
Les licences libres ne sont pas forcément évidentes à comprendre. Il n’empêche qu’elles ont le mérite d’exister. De proposer autre chose que du copyright de partout.
Quant aux « kilomètres de littérature [pour utiliser les licences alternatives] », si j’ai bonne mémoire, le Code de la Propriété Intellectuelle n’est pas particulièrement plus digeste !
« Les choses sont différentes pour l’image car si les mentions de paternité, etc. sont respectées, le créateur de l’oeuvre est récompensé pour son travail ».
Pourquoi serais-ce différent pour une image et pour un texte ? Qu’on diffuse mes logiciels, mes textes, mes images, … Je me sens récompensé. Si ce que je fais peut servir à quelqu’un, alors je suis récompensé. Peu importe le support. Qu’on publie l’une de mes photos ou l’un de mes textes, si les « mentions de paternité etc. » sont présentes, c’est du pareil au même.
Quant au duplicate content, c’est un autre problème que chacun est libre de prendre comme il souhaite. Pour ma part, je m’en fous royalement. Comme je te le disais plus haut, à partir du moment où on lit ce que j’écris, que ce soit chez moi ou ailleurs, ça m’importe peu 🙂
@poupi : +1
A mon avis, si elle ne fonctionne la licence Commonns c’est peut-être parce que Keith Richard n’a pas sorti son livre en Licence Commons.
La Licence Commons est avant tout la possibilité de partager une oeuvre.
Elle est libre, libre mais pas de tous les Droits d’auteur quand même.
Je ne sais pas où ils veulent en venir en tout cas avec cette fin du système du droit d’auteur à la française mais est-ce bon pour l’auteur ? Et qui devra être auteur alors ?
Louis Dorard, Poupi, leblogdedarcy :
Merci pour vos contributions qui vont m’occuper un certain temps avant que je puisse vous apporter des réponses constructives, ah bah marci bien : publiez, qu’ils disaient… 🙂
Stan — Tout d’abord merci pour ce commentaire constructif. Je ne suis pas totalement ignorant des avantages qu’apportent les licences alternatives, mais je reste convaincu que d’une manière générale, sur le Web, un lien vers une source avec une courte citation suffit à en faire la promotion d’un texte (je ne parle pas d’autres types de contenus dans ce billet).
En ce qui me concerne, et après avoir réfléchit un peu au statut de mes articles, j’ai opté dès le début pour le copyright pour la raison suivante : je mets beaucoup de moi-même dans mes textes, j’y passe du temps, et le style est relativement personnel (j’ai en tout cas la faiblesse de le croire), d’où le non-sens — de ce point de vue — de permettre la reproduction de texte « personnels » sur d’autres blogs.
J’envisagerais probablement une licence Creative Commons si je rédigeais un tutoriel factuel, par exemple. Dans ce cas, oui, je vois bien l’intérêt pour moi (ne pas restreindre la diffusion du tuto) et pour les autres (ne pas se prendre la tête avec une demande d’autorisation.
Quoique, pour en revenir à cette fameuse demande d’autorisation, je suis toujours sur le cul quand je lis que c’est un frein au progrès universel. Une demande de permission consiste à envoyer un mail (voire un tweet) en disant bonjour et en expliquant rapido pourquoi on a besoin du contenu en question.
Pas de quoi fouetter un chat. Après, si les égos des uns sont si surdimensionnés qu’une demande d’autorisation est mal vécu, j’avoue que c’est n’est pas mon problème 😉
Je suis également un grand fan de la culture du Remix et j’en fais moi-même. Je suis donc souvent dans la situation où j’aimerais utilisé tout ou partie d’une oeuvre (souvent une photo, un visuel, etc.) en faisant une demande d’autorisation soit à laquelle personne ne répond, soit par la négative.
C’est la vie et je ne vais pas pour autant trépigner dans mon coin : je fais contre mauvaise fortune bon coeur, et si je suis vraiment motivé, je me mets à la création de ce dont j’ai besoin.
Merci encore pour le commentaire et les liens, a++
Dans certains cas, oui, ça peut suffire (d’ailleurs, même sous licence cc-by-sa, certains demandent à l’auteur l’autorisation).
Dans certains domaines, c’est tout simplement impossible.
Mais si quelqu’un te demande, comment tu décides si tu acceptes ou si tu refuses ? Si tu acceptes toujours, autant ne pas demander, et laisser tes créations libres (ce qui ne veut pas dire qu’elles ne sont pas protégées par le droit d’auteur, mais la diffusion ne sera pas interdite par défaut).
Pourquoi par défaut l’auteur aurait tous les droits, et le public aucun ? Qu’un auteur ait la paternité d’une œuvre, ok, mais qu’il ait le droit de décider intégralement ce qu’en fera le public me parait abusif. On n’est plus du tout dans le droit d’auteur en tant qu’équilibre entre les créateurs et le public là, c’est totalement déséquilibré. Si c’est comme ça, c’est simplement parce que ce principe a été écrit à une époque où les échanges sans buts commerciaux n’existaient pas. Le contexte a changé, l’ancien principe est resté… non adapté.
C’est comme la remise en cause de la propriété foncière lorsque les avions sont apparus (voir les 7 ou 8 premiers paragraphes de l’introduction de Culture libre).
Pour le droit d’auteur réservé au seul secteur marchand je trouve cela dangereux :
Imaginez un jeune auteur amateur qui écrit des nouvelles sur son blog.
Actuellement la loi protège son droit d’auteur.
Certes cela n’empêche pas le plagiat mais il a quand même des droits.
Si demain il arrive à convaincre un éditeur il peut publier un recueil de ses nouvelles publiées.
Qu’arrivera-t-il demain à ce jeune auteur si la loi est modifiée dans le sens de Numérama ? Vu que son oeuvre ne sera pas protégée , n’importe quel éditeur peut récupérer son texte et le publier sans même le citer … en toute légalité …
Et quand 2 ans après il voudra éditer un recueil de ses nouvelles , l’éditeur lui dira non « Désolé mais ce n’est pas vous qui avez les droits de cet écrit »
Donc non je ne suis pas d’accord : accès libre ne veut pas dire diffusion par n’importe qui et n’importe comment.
L’amateur a le droit d’être protégé gratuitement quand il diffuse .
Grâce à ton tweet, je trouve finalement cet article sur lequel j’étais passé à côté. Débat très intéressant, y compris dans les commentaires.
Ton propos, si je le comprends bien, est de dire qu’il ne faut pas permettre à tous de copier et diffuser des oeuvres, y compris lorsqu’il est fait obligation de citer l’auteur. Qu’il vaut mieux imposer à tous le droit d’auteur, qui n’autorise rien à personne, par défaut.
Mon propos, c’est de dire que cette vision là bride la création, bride la culture, et que ceux qui veulent garder la pleine propriété de leurs créations doivent en faire la demande. Il n’y a rien d’infamant là dedans. On respectera d’autant mieux les oeuvres de ce qui ont fait la démarche de demander une protection particulière.
Il est faux, je crois, de penser que la plupart des créateurs qui n’ont pas d’objectif commercial ont le même raisonnement que toi. La plupart veulent juste partager ce qu’ils font. Et c’est bien ce qui fait le succès de sites comme YouTube ou Dailymotion.
En ce qui me concerne, et après avoir réfléchit un peu au statut de mes articles, j’ai opté dès le début pour le copyright
Non, vous n’avez pas opté pour le copyright. Dépendant de la juridiction française, votre création est automatiquement couverte par le CPI. Celui-ci vous donne deux prérogatives : un respect moral e votre statut d’auteur d’une oeuvre, et un monopole d’exploitation.
Du premier vous ne pouvez pas faire grand chose, si ce n’est attaquer en justice si vous estimez votre droit bafoué.
Du second vous pouvez faire beaucoup plus, puisqu’il vous donne la possibilité de contacter pour gérer l’exploitation de vos oeuvres. Libre a vous de trouver des tiers et de leur permettre d’user de vos oeuvres selon des conditions sur lesquelles vous serez tombés d’accord. Vous pouvez le faire lorsque ces tiers vous sollicitent, c’est ce que vous avez choisi, mais vous pouvez aussi le faire en proposant à tous des conditions d’utilisation qu’il leur suffit dès lors d’accepter pour contracter avec vous. Ce dernier cas est celui qui est utilisé par les licences CC.
Il s’agit de texte juridiques ? normal il s’agit de contrats d’exploitation. Tout comme le mail d’acceptation que vous enverrez lorsque vous serez sollicité. Il précisera l’utilisation que vous acceptez de votre oeuvre et sous quelles conditions. Plus votre mail sera court, plus il faudra fouiller la jurisprudence et les textes de loi pour connaitre le cadre exact dans lequel votre accord devra être interprété…. tiens tout d’un coup votre mail de trois lignes devient tout aussi compliqué qu’une licence creative common qui peut aussi se résumer à deux logos
Pour information votre (c) n’a pas de valeur légale dans les pays ayant ratifié la convention de berne et donc ne sers a rien
Guillaume Champeau > « Ton propos, si je le comprends bien, est de dire qu’il ne faut pas permettre à tous de copier et diffuser des oeuvres, y compris lorsqu’il est fait obligation de citer l’auteur. »
Non, absolument pas. En gros, mon discours c’est plutôt de dire qu’il faut étudier un peu différentes options en terme de protection des droits d’auteur avant de se jeter sur les CC juste parce que c’est tendance. Dans le cadre de cet article, par exemple, je ne vois pas en quoi le simple droit d’auteur est un frein à sa diffusion.
D’ailleurs, si on voulait s’amuser, tu pourrais être surpris par le nombre d’auteurs qui mettent leurs articles en Creative Commons et qui hurlerait au scandale si on reprenait leur prose sur un autre blog, même s’ils ont été cités correctement.
dwarfpower > « votre création est automatiquement couverte par le CPI. Celui-ci vous donne deux prérogatives : un respect moral e votre statut d’auteur d’une oeuvre, et un monopole d’exploitation. »
Oui, c’est vrai, mais ce qui va sans dire (le droit d’auteur) va mieux en le disant (préciser le copyright avec le symbole qui va bien) justement parce les personnes susceptibles de reprendre du contenu ne sont pas forcément au courant du droit d’auteur. CQFD.
« Les symboles © ou ® suivis ou précédés de la mention Tous droits réservés est bien plus explicite (…) »
Je n’ai jamais compris la différence entre un « c », un « r » et un « tm ».
Ce sont surtout pour moi des pustules qui gâchent de beaux logos, de belles enseignent alors qu’on se doute bien qu’une marque n’est pas un mot ou un dessin dont on peut faire n’importe quoi.
Mais la différence entre les trois, surtout C et R bien sûr, même en m’aidant de Wikipedia (j’ai sans doute été voir plusieurs fois ce que ça voulait dire), je n’arrive pa à m’en souvenir ou a tre convaincu. De toutes façon dans ces 3 cas on a rien le droit de faire avec la marque en question, alors…
@Timekeeper
TM : marque non déposée : en droit anglosaxon, la marque peut être protégée ( i-e par une action judiciaie ) mais uniquement en fonction de sa renommée, sur la base de l’usage.
(R) : marque déposée, comme en france, en fait régi par des traités internationaux. La marque a été déposée auprès d’un organisme centralisateur, et associé à une série d’activité. le registrant est le seul a avoir légalement le droit d’utiliser la marque sur les classes d’activité associées : il en est propriétaire
(C) : Originellement pour bénéficier de la protection de la loi sur les copyright, l’ayant droit devait accompagner son oeuvre d’une mention de copyright, spécifiant la date et le nom de l’ayant droit. depuis 1989 la mention n’est plus obligatoire, la protection étant automatique. elle ne conserve qu’une valeur d’information