Un spectre hante la blogosphère. Le spectre du billet sponsorisé… La question est à nouveau posée par Francis, agaçé de lire plusieurs fois le même billet vendu par des blogs différents :
Ce qui me dérange dans tout ça, c’est que je commence à voir le même article sponsorisé sur plusieurs blogs et que j’ai l’impression de bouffer de la pub sans le vouloir… D’ailleurs, dès que je croise ce genre de billet sur un blog que je lis, je le zappe automatiquement.
Mais David à un avis différent sur la question de la redondance des billets et déclare :
Je ne partage pas tout à fait ce point de vue. Lire des billets sponsorisés sur le même produit, la même entreprise ou le même service sur plusieurs blogs n’est pas très différent de ce qui se passe déjà avec l’info et les articles que l’on trouve sur ces mêmes blogs.
D’autres avis ont retenu mon attention, notamment celui de Matthieu M qui résume bien la problématique des billets sponsorisés :
Enfin, il faut savoir que ce genre de billet est écrit de manière neutre. On nous donne un sujet “par ex, un évènement à venir” et à nous d’écrire ce qu’on veut dessus. On peut même faire des critiques négatives, pour peu qu’elles soient constructives. Ce genre de billet est ( et doit être ) écrit de la même manière que les autres. L’annonceur ne paye pas pour le contenu du billet, mais juste pour que le blogueur parle du sujet. En bien ou en mal (même si c’est rarement en mal, sinon on zappe la proposition..)
Pour ma part, je m’interroge moins sur le fait de savoir s’il vaut mieux monétiser son blog par des encards publicitaires ou des billets écrit sur commande, que sur les prises de positions des uns et des autres sur la question.
A la lecture des commentaires du billet de Francis, j’ai entrevu un élément de réponse : ce que paie l’annonceur, c’est juste du temps de cerveau disponible, comme dirait l’autre.
Qu’importe en effet la qualité du billet, l’avis du blogueur dont on flatte l’influence ou la popularité puisqu’il s’agit juste de se faire mousser et tant pis si la mousse passe du blanc au marron…
Parmi les arguments qui reviennent le plus souvent pour dédouanner le blogueur-candidat à l’écriture rémunérée, on retrouve souvent le fait que ces billets sponsorisés sont signalés comme tel la plupart du temps et que donc, il n’y a pas tromperie sur la marchandise…
Je garde le commentaire que je préfère pour la fin. Stagueve fait justement remarquer que finalement cette histoire de billets sponsorisés ne concerne qu’une infime partie du web :
Il est vrai que l’on retrouve trop souvent les mêmes articles sponsos quasi simultanément sur plusieurs blogs . Il ne faut pas perdre de vue que la blogosphère, même francophone est bien plus étendue qu’on ne le pense mais chacun d’entre nous ne sort que très rarement de ses lectures habituelles, lectures que nous avons tous en commun…
Conclusion
Pour ma part, un billet « sponsorisé » qui resterait dans la ligne éditoriale du blog, qui garderait le même ton que d’habitude et qui n’entâcherait pas l’intégrité du blogueur en question n’aurait – à mon avis – même pas besoin d’être signalé comme tel. CQFD.
PS : Si ce n’est pas déjà fait, cliquez vite pour savoir ce que pensent Laurent Gloaguen et ses nombreux commentateurs au sujet des billets sponsorisés.
Je te rejoins assez sur ta conclusion… Maintenant pour ce qui est de la redondance de l’information, je crois que je me suis déjà assez étalé sur le sujet alors qu’elle soit « sponsorisée » ou pas franchement, ça ne change guère mon avis :p
Ce qui pourrait être intéressant ce serait d’étudier (par le biais d’une enquête à grande échelle par exemple) l’influence qu’a le fait d’être payé sur le ton qu’emploie le blogueur… Car, s’il est effectivement libre d’écrire ce qu’il veut, se sent-il généralement libre et en profite-il ou reste-il majoritairement consensuel ?
Bref, ni pour ni contre bien au contraire… Tant que ça ne vient pas pourrir mes recherches d’informations et n’occulte pas les articles et analyses de fond 😉
C’est effectivement de ce billet eBay dont je parlais… 250 euros… Ca va en faire rêver certains, c’est sûr… Pour une telle somme, difficile de ne pas accepter d’écrire une centaine de mots. Par contre, « putes de luxe », c’est carrément fort ! 😉 Je crois qu’on n’a pas fini d’en entendre parler….
http://lump.fr/alatrois.png
Excellent post, car il amorce la réflexion.
Effectivement, je vois peu de blogeurs s’intéresser hebdomadairement à de nouveaux blogs, alors que dès le premier post, certains ont un excellent contenu! C’est dommage, ça empêche la fameuse diversité au nom de laquelle on s’embarque dans l’aventure des blogs…
Les blogueurs seraient-ils devenus paresseux?
…trop occupés?
De plus, un point inquiétant, c’est que cette réalité peut décourager d’excellentes initiatives. Je pense entre autres à un blog d’un jeune concepteur-rédacteur français que je lis religieusement. Ses propos et analyses sont particulièrement pertinents, néanmoins, le compteur Feedburner affiche moins de 10 abonnés! Pourtant, il blogue depuis plus de six mois et commente sur les blogs… Je serais très déçu de le voir laisser tomber, faute de lecteurs.
Le manque d’exploration de la blogosphère de certains blogueurs peut crééer un système qui amène redondance des nouvelles, l’élitisme et aussi empêcher la création d’idées nouvelles.
@Isabelle > C’est clair, chacun est enfermé dans sa bulle. C’est la raison qui m’a poussé à créer un deuxième blog, plus généraliste, pour avoir l’occasion de faire des découvertes et m’exprimer sur autre chose que l’intégration web ^_^
Le manque de lecteurs est certainement un facteur de démotivation important. Mais, c’est comme à l’école : il ne faut pas travailler pour l’instit, mais pour soi-même 😉 C’est pour celà que bloguer dans un esprit qualitatif est souvent vécu comme un sacerdoce.
Pour le cas de ton concepteur-rédacteur, il ne faut pas qu’il s’inquiète : six mois c’est court.
En fait, une des raisons de la jalousie de certains à l’encontre des blogueurs qui parviennent à monétiser leur blogs de façon assez conséquente tient au fait qu’ils font très souvent partie d’un réseau actif avant de démarrer leur blog.
Ca leur permet de casser la baraque et d’arborer fièrement un pagerank de 5…
Tiens, le blogomonde est petit : je viens finir le billet bien documenté de Maurine qui parle de l’interdiction du faux-buzz en Allemagne : http://leblogdemaurine.canalblog.com/archives/2007/11/11/6850761.html
c’est vrai que ma blogroll (ainsi que mon feedreader) ont tendance à stagner ces temps même si je continue de croiser pas mal de sites via mes recherches… Allez ! Je me fixe pour objectif non pas de remettre à jour « bêtement » ça mais d’explorer la blogosphère francophone pour y trouver de nouveaux « terrains de jeux » ! 😀
@Bruno: intéressant ton idée… comme quoi le succè d’un blog serait relié au succès non virtuel du blogueur….
6 mois: oui, mais ce sont six mois très spéciaux, les premiers! On apprend, on essaie, on se découvre en tant que blogueur! Je le sais intimement, car notre blog vient tout juste d’avoir six mois! =:-)
http://blog.hatem.ca/pis-a-part-ca/6-mois/
@Isabelle > C’est difficile à démontrer, mais je crois en effet que la notoriété ou les relations en dehors de la blogosphère sont importants pour assurer le succès d’un blog.
C’est à mon avis une des raison de la « jalousie » de certains blogueurs à l’encontre de blogueurs « pistonnés » qui, sans trop mouiller la chemise, parviennent à des audiences importantes.
Si on ajoute à celà, que ces blogueurs « pistonnés » n’ont généralement pour objectif que de faire du business, on comprend mieux ceux qui oeuvrent dans l’ombre pour le plaisir du partage et de la belle ouvrage 😉
Pour finir, je dirais, que le débat pour ou contre la monétisation des blogs rejoint souvent celui de la marchandisation du monde dans d’autres milieux…
@Bruno: Oui, en effet, sans les nommer, je pense à certains blogs en communications qui étaient autrefois très intéressants, mais qui aujourd’hui sont le compte-rendu des bons coups du blogeur. À un point tel qu’on en vient à se demander si les quelques billets qui traitent d’actualité ne sont pas écris pour servir l’un de ses projets…
Cependant, même si le contenu ne nous intéresse plus, il est difficile de se désabonner de ce genre de blogs à grande audience, car, justement, puisque tout le monde les lit, on ne veut pas ne pas être au courant ou répéter quelque chose qui a déjà été dit… 😉 Quand on insère la variable du besoin d’influencer, l’offre et de la demande ne respectent plus les mêmes lois…
Quant à l’offre, il ne faut pas oublier que bloguer n’est pas gatuit. Cela demande un investissement en temps. Par conséquent, je comprends que nombre de blogeurs cherchent à en retirer quelque chose. Cependant, c,est à l’opposé des principes de base sur lesquels reposaient autrefois els premiers blogs…
Ca me fait penser à une citation excellente de FrenchMat sur le fameux article d’Embruns (il me semble), qui trouve que ce qui est le plus scandaleux, ce sont tous ceux qui écrivent de la merde gratuitement 🙂
Pour ma part je trouve qu’il s’agit d’un faux débat. Car soit on est contre toute publicité sur les blogs, et pourquoi pas sur Internet, soit on accepte la pub telle qu’elle est.
Car refuser en particulier les articles sponsorisés, c’est prendre les lecteurs pour des abrutis, les infantiliser en croyant qu’ils ne sont pas capables de discerner un article « normal » d’un article commandé. Et qu’à partir de là, il faut supprimer la pub. J’ose espérer que les internautes ont un sens critique suffisamment développé pour 1) zapper un article sponsorisé qu’ils ne voudraient pas lire ; 2) le lire et l’apprécier, quand bien même son auteur ait été payé.
J’ai l’impression que dans cette histoire, on prend un peu trop billets sponso pour des boucs-emissaires et les internautes pour des c**
@Matthieu M. : tout à fait d’accord avec toi 😉 Ma position n’a pas changé sur les billets sponsorisés :
« Pour ma part, un billet “sponsorisé” qui resterait dans la ligne éditoriale du blog, qui garderait le même ton que d’habitude et qui n’entâcherait pas l’intégrité du blogueur en question n’aurait – à mon avis – même pas besoin d’être signalé comme tel. CQFD. »