Il vient de m’arriver une petite mésaventure suite à un tweet légèrement ironique en réponse à un autre tweet (effacé depuis) que j’avais (peut-être à tort) jugé également ironique. Sans entrer dans les détails (non, je ne citerais personne) une chose est apparut clairement : l’ironie passe très mal sur Twitter en particulier et dans la blogosphère en général.
Je n’aime pas me vanter, mais en presque 10 ans de t’chat et de participation à des groupes de discussion, plus 4 ans de présence assez intensive dans la blogosphère avec css 4 design, notoriousblog.fr (aujourd’hui br1o.fr) js 4 design et d’autres blogs plus ou moins éphémères (paysdemerde.eu, etc.) je compte les disputes sur les doigts d’une main. Et encore, il s’agit de légers différents qui se sont la plupart du temps réglés par commentaires ou billets interposés, dans le respect mutuel le plus strict.
Sur Internet, les occasions ne manquent pas pour attaquer ou dénigrer telle ou telle personne. Il existe une multitude de blogs ou de comptes Twitter dont c’est la raison d’être. Pourquoi pas, après tout : il n’y a pas de raison pour que les comportements IRL ne trouvent pas d’équivalent par avatar et pseudo interposés.
Le syndrome de l’influent
Nous connaissons tous des personnes qui n’ont de cesse de harceler les blogueurs dits «influent». Vous allez me dire : mais qu’est-ce donc qu’un blogueur ou un twitteur «influent» ?
Sur-réagir
C’est bien simple : il (ou elle) se reconnait à la capacité qu’il (elle) a de réagir au quart de tour à toute interpellation directe sortant du «léchage de b****» dont nous sommes trop souvent les témoins dans cette chère blogosphère et twittosphère (pardonnez la vulgarité et la crudité de l’expression, mais j’ai rien trouvé de mieux pour le moment, d’autant plus que le terme «crudité» me permets de caser mes 5 légumes quotidien).
Le déni
L’influent se reconnait aussi à sa tendance à récuser toujours très «humblement» son appartenance à la sphère VIP. C’est pourtant pas bien compliqué : une fois que l’on a arrêté de jouer sur les mots pour savoir ce qu’est l’influence sur le web, on prend les 20 premiers de chaque catégorie du classement Wikio et basta !
Influent vs. «influent»
Pas besoin de faire de la philosophie à deux balles. Si vous ne faites pas partie du haut du panier d’un ou plusieurs tops, vous n’êtes pas «influent», ce qui ne vous empêche pas d’être influent (notez les guillemets).
Bref, ce qu’il nous faudrait, c’est un symbole, une ponctuation ou un smiley pour montrer l’ironie, qui je le rappelle n’est pas un sentiment négatif.
C’est pas à l’ironie que sert ce smiley ^^? Je dis ça innocemment, ne sachant pas quelle définition et utilité lui donner en temps normal.
Ah j’y vois plus clair là! 😉
Si on mettait un « ironie inside »? Trop long… « ii »? « 2i »? Enfin bref dans tous les cas je plussoie pas mal tes propos, ya de la susceptibilité dans la « social medi sphere ».
chuis don un influent! la classe
Plus globalement, je dirais que tout ça est surtout lié à l’identité numérique.
Dès que l’on a tendance à émoustiller quelqu’un qui a beaucoup d’intérêt à conserver de sa superbe sur le net, il faut s’attendre à un retour de bâton.
Je dis souvent qu on se marrait beaucoup plus sur le net avec 33.6k et un pentium 2, et je pense que je vais le dire de plus en plus souvent, même si ca fait très Francis Cabrel.
Le soucis, au delà de l’influent ou pas, c’est que le net retranscris assez mal l’état d’esprit d’une personne avec simple 140 caractères…
Déjà sur un article classique, il arrive que l’on ne se comprennent pas, amis alors sur un espace aussi court, ça devient bouillant.
Ensuite, et toujours d’une manière générale, ironie, auto-dérision et consort, ce ne sont pas pas les maitres du mot des réseaux où beaucoup cherchent à asseoir une « pseudo » réputation.
En résumé : on a pas finis d’en parler ! : )
Excellent portrait de l’influent… Si influent il y a.. Euh je mets quoi comme symbole alors ?
En fait je pense que le problème est différent sur la blogosphère et sur la twittosphère.
Dans la twittosphère, les messages font 140 caractères. C’est très court, on ne peut pas préciser convenablement un fond de pensée, et très souvent, c’est mal interprété. Il suffit qu’une réponse de 140 caractères également soit à son tour mal interprétée, et c’est la pagaille, pourtant pour une raison inconnue.
Dans la blogosphère, je suppose que le problème vient surtout de la crainte de certains blogueurs. Je connais au minimum 10-20 personnes qui se font clasher gratuitement chaque jour, il devient alors normal qu’elles soient sur leur garde. Un message ironique peut alors être prit avec « trop » de pincettes, d’où des réactions parfois déplacées.
Cela ne fait pas 10 ans que je suis dans la blogosphère, mais bien plus de 10 ans que je parcours le web, et je pense que le problème n’est pas si récent que ça, il s’amplifie simplement : qui n’a jamais reçu des critiques suite à une incompréhension de la part d’un lecteur sur un forum, par exemple ?
Un tag afin de préciser l’ironie permettrait de résoudre de nombreux problèmes (sympa l’idée du « ii »). Mais de là à ce qu’il soit employé de manière large sur la toile, malheureusement, je n’y crois pas trop…
Nan mais l’ironie c’est quasi la seule chose un peu sympa qu’il nous reste, alors laissez-nous ironiser en paix ! Heureusement il y a encore quelques irréductibles gaulois « influents » (ou pas) pour garder les pieds sur terre, ne pas prendre le moindre mot comme une attaque frontale et hautement personnelle, et apprécier ce doux art qu’est l’ironie 😉
http://fr.wikipedia.org/wiki/Point_d%27ironie
😉
Ce signe de ponctuation existe, il s’appelle le « point d’ironie » (⸮). Il y a même un article qui lui est consacré sur Wikipédia.
Mais apparemment, il est présent dans peu de polices.
Je ne connaissais pas le point d’ironie! Mais ça va être un signe dur à utiliser, tandis que le « ii » 😉
Remarques intéressantes, et on peut dire que Twitter bouleverse la donne en matière de nétiquette et de discussions, pour deux raisons à mon avis:
1) messages courts, donc il y a plus de malentendus _ risques de tweet clash violents
2) l’outil est démocratisé; donc on peut y croiser des personnes qui n’ont pas toute l’expérience que tu signales en début de billet, la dizaine d’années passées sur les forum, à apprendre le comportement correct des échanges en ligne.
Mais, globalement, Twitter n’est pas un outil « social » selon moi, c’est plus un réseau d’information, contrairement à Facebook.
Je crois surtout que les gens ne sont pas habitués à gérer les conflits.
Toute présence ou exposition publique peut potentiellement engendrer un affrontement.
C’est un paramètre à appréhender et gérer et rien de plus.