Une charte rédactionnelle pour votre blog d’entreprise

Le blog est caractérisé par la liberté de parole dont jouit son auteur. Cette subjectivité — souvent revendiquée — ne nuit pas à son propos et fait même partie des éléments qui mobilisent les lecteurs et les poussent à revenir s’abreuver à la source d’une information qui apparait — sinon plus juste — du moins plus pertinente que l’information habituellement distillée par le comité de rédaction de l’entreprise candidate au *blog corporate*.

Pour autant, il n’est pas souhaitable que l’entreprise se mette à avoir l’esprit critique aussi aiguisé sur ses produits qu’un blogueur indépendant de toute contrainte de subordination vis-à-vis de l’organigramme : on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis !

Si la question du contenu est souvent la plus débattue lors de la création d’un blog d’entreprise (les billets sont le nerf de la guerre), il ne faut pas oublier d’y mettre le ton et le bon ! De même que la charte graphique d’un blog peut contribuer à son succès, sa charte rédactionnelle — plus subtile à mettre en place et à faire vivre — est tout aussi importante.

Qu’est-ce qu’une charte rédactionnelle ?

La charte rédactionnelle est un document qui définit un style particulier de rédaction, en relation avec l’image de l’entreprise ou d’un produit. Plus précisément, la charte rédactionnelle peut formaliser et fixer des principes d’écriture :

* Rédaction des titres (long, court, informatif, accrocheur, laconique, comique),
* Style d’écriture (impliquer le lecteur, écrire à la 1re personne du singulier, à la 2ème personne du pluriel)
* Nombre de mots optimum par billet et par paragraphe,
* Illustration des billets (photos, dessin, graphique),
*Comment citer l’entreprise et ses produits dans les liens hypertextes, ainsi que les collaborateurs, les marques déposées, les concurrents, etc.,
* Déterminer la liste des mots interdits (dans le milieu médical, par exemple),
* Et tout un tas d’autres choses dont l’énumération serait longue et fastidieuse.

Charte rédactionnelle ou règlement intérieur ?

De nombreuses chartes précisent le mode de fonctionnement du comité de rédaction (l’organisation des réunions, le *planning*, qui dirige, etc.), le règlement des litiges entre les rédacteurs (si, si) et toute une foule de choses dont la lecture n’incite pas à l’action.

Pourtant, écrire sur un blog, c’est être dans l’action ! Mon avis : vaut mieux laisser les rédacteurs libres d’écrire, quitte à revenir *a posteriori* sur ce qui pose problème. L’intérêt étant avant tout de publier régulièrement et de susciter l’intérêt des lecteurs.

Les aspects réglementaires du blog devraient faire partie du règlement intérieur de l’entreprise dans la rubrique *Utilisons internet dans la joie et la bonne humeur*, ce qui aurait l’avantage d’impliquer dans la vie du blog les rares lecteurs de ce genre de littérature…

Concernant la charte d’un blog d’entreprise, je pense qu’il est important de se limiter aux aspects purement rédactionnels en donnant des exemples concrets comme : *faites, ne faites pas*. L’idéal serait d’avoir un exemple de billet bien formé (nombre de mots, titres bien choisis et paragraphes bien structurés), avec des exemples de liens et de citations diverses.

Politique de modération des commentaires

Un blog est vivant. Une fois écrit, le billet est indexé par les moteurs de recherche, lu par des êtres humains dont les plus intéressés laisseront des commentaires. Si dans l’idéal le style des commentaires devrait être proche du style général du blog, on ne peut pas toujours compter dessus : il peut être utile de créer une page pour préciser la politique de modération.

Notez que les options concernant la modération des commentaires sur la plate-forme WordPress sont complètes : il est possible d’autoriser tous les commentaires ou de faire une validation manuelle de manière systématique. Entre les deux, on peut autoriser les commentaires qui suivent une première validation.

Politique de modification des billets après parution

Il peut être utile de réfléchir également à la modification des billets après leur parution. Ces modifications peuvent elles aussi être formalisées, notamment dans les cas où la modification fait suite à un commentaire : faut-il garder une trace de la suppression et indiquer ce qui a été ajouté, faire comme si de rien n’était ?

Chacun doit juger en fonction des conséquences prévisibles. Quelque soit l’option choisie, il ne faut pas léser le lecteur qui peut avoir cité le billet sur son propre blog et/ou qui verrait la disparition d’un paragraphe qu’il vient de commenter d’un œil suspect.

Pour conclure

Il manque à ce billet un exemple de charte rédactionnelle. Mais je suis persuadé que la rédaction de ce document fondateur et fédérateur doit être un moment de partage entre les rédacteurs plutôt qu’un vague copié-collé. Je vous laisse néanmoins avec un peu de lecture en compagnie du blog de 1ère position qui a fait un billet intéressant sur le sujet de la création de contenu pour les blogs corporate.