Est-il vraiment sérieux de la part des entreprises d’embaucher des créatifs qui ignorent les conditions de post-production de leurs délires créatifs ? C’est la question que je me suis posée en lisant cet échange hallucinant. Prenez le temps, c’est du lourd(ingue) ^__^ En gros, un DA (pour Direction Artistique) s’indigne des conditions dans lesquelles son oeuvre est découpée (massacrée) par les intégrateurs. Je me souviens que ce genre de discours étaient récurrents il y a déjà une quinzaine d’années dans le domaine du print (on disait PAO à l’époque). Les DA se plaignaient déjà beaucoup :
— c’est quoi ces couleurs ? Tu trouve que ça ressemble à mon Pantone ?
— Et mon Garamond en bleu quadri, 6 pts, c’est normal qu’il bave comme ça ?
— Nan mais, elle tire pas un peu sur le bleu cette photo ?
— etc.
Au moins à l’époque la structure globale de la mise en page n’était pas remise en question selon les habitudes de lecture, bien que je suis certain qu’on trouvait des lecteurs avec un QI égal à notre IE6 !
Les problèmes de rendu n’étaient pas moins importants qu’aujourd’hui :
- Il m’est arrivé de travailler avec des flasheurs (photocomposition) qui n’étaient pas équipés de la bonne version d’Adobe Postscript,
- d’autres qui n’avaient pas la puissance de calcul suffisante pour traiter des images lourdes avec des tracés de détourage complexe,
- il m’est souvent arrivé de travailler dans des environnements où il n’y avait aucune calibration de la chaine graphique,
- il fallait systématiquement fournir au flasheur les polices de caractère utilisées s’il ne les possédait pas, et ce, en toute illégalité.
Bref, en matière de «grand bazar», le web n’a rien inventé.
Je comprends bien les frustrations que peut ressentir le jeune graphiste d’aujourd’hui qui sort d’une formation généraliste et à qui on demande de créer pour le web avec toutes les limitations que l’on connait. Mais cette frustration doit rapidement se transformer en motivation pour que le jeune graphiste comprenne les tenants et les aboutissements de son métier.
Aucun graphiste n’a commencé ses études en se disant qu’il allait passer sa vie en mettant en page des formulaires, des notices pour des produits, faire des sites web pour une PME spécialisée dans le négoce du croc de boucher, etc. Mais c’est une réalité à laquelle peu de créatifs échapperont parce que c’est là que la friction monétaire est la plus forte.
Si le créatif ne peut ni ne veut s’adapter aux spécificités du web, il vaut mieux qu’il change de secteur d’activité : les technologies du web évoluent beaucoup plus rapidement que le print. De toutes façons, il y aura toujours des contraintes qui empêcheront les plus créatifs de s’éclater.
Le Directeur artistique n’est pas un artiste. C’est un travailleur comme les autres qui doit accepter sa part de frustration comme le font avec humilité les intégrateurs web et autres exé PAO qui sont des artistes dans leur domaine 😉
Je finirais par cette citation d’André Gide :
« L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté. »
PS : ça me fait penser que j’ai déjà abordé la question de «l’inconsistance» de nombreux «créatifs» dans Deux mots sur le graphisme, le design et l’ergonomie des sites web
Heu… ici dans l’histoire le DA qui déverse sur les intégrateurs n’est pas un petit DA, c’est un peu YAMO…
Yamo pour ce qui ne connaissent pas c’est l’un des rare gars qui faisait du flash à l’époque de Flash3, quand flash est devenu une techno « web ». Depuis plus de dix ans il fait des sites « impossibles », tant visuellement que technologiquement.
Ayant observé son boulot entre 2002 et 2005, je comprend sa frustration d’aujourd’hui, car ce qui était possible il y a 5ans grâce au flash, aujourd’hui n’est plus possible, car « flash en 2010 c’est pas bien ! » et les chef de projets veulent des sites compatibles avec IE6.
@Alban — J’ai failli faire une recherche sur yamo avant d’écrire le billet mais j’ai préféré m’abstenir pour rester sur mon idée de départ sans autres idées préconçues que celles inspirées par son échange. Mais merci pour ces précisions.
Mais c’est marrant de voir que finalement IE6 a encore une utilité en tant que Flash Killer ;))
L’entretien entre les deux personnes est en effet assez affligeant, le plus affligeant demeure en réalité dans la position qu’ils prennent car ils ne se mettent pas un instant durant, à la place d’un intégrateur web, ils ne cherchent pas à comprendre son métier. Ils ne voient la chose que d’un point de vue graphique. Et qu’en est-il du référencement? De l’accessibilité? Des standards?
Lorsque je donne des cours j’aime souvent me ramener à la fonction première (et principale) d’un site web, c’est à dire : mettre à disposition de l’information. Information qui doit être architecturée sémantiquement. Le graphisme (comprennant positionnement, couleurs, « dessins ») doit être au service de ce contenu et uniquement au service de celui-ci.
C’est là qu’on voit l’importance de ne pas trop dissocier les pôles de conception graphique et de développement, le métier de Web Designer existe aujourd’hui (entre autre nommé « architecte de l’information appliquée aux sites web » pour reprendre un blog dont je ne citerai pas le nom 😉 ).
Un vrai graphiste dans le web, à défaut de savoir intégrer, doit avoir un minimum de formation pour connaitre les enjeux en question, l’aspect technique et les contraintes du web.
Bien que je puisse comprendre la frustration d’artiste de ce graphiste, je lui conseillerai de vite se remettre en question…
@Clément comme dit plus haut les capacités des flasheurs comme Yamo, Stencat, Franck Sinatra, Supersatori, Mama et j’en oublie quelques uns, sont telles qu’à l’époque de FlashMX2004 (donc en 2003), ils étaient capable de faire des sites (très bien) referencables et accessibles (!! le contenu réalisé sur des bases normées en XML, est séparé du graphisme fait en lui en flash, alors qu’aujourd’hui on à travestit le XHTML, pour s’en servir comme du simple HTML, le rendant pas plus accessible qu’à l’époque).
Aujourd’hui, simplement car plus personnes ne fait confiance au flash (à cause de personnes ne sachant pas utiliser la techno correctement), on leur dit, faite un design de site comme en 2001.
Merci d’avoir réagit à ce dialogue affligeant qui m’avait laissée sans voix. Ta conclusion sur les contraintes comme étant nécessaires à l’art me rappellent un ancien coup de gueule : Créatifs : cessez de confondre print et Web !
@Clement Roy : complètement d’accord avec toi et c’est bien pour cela qu’il est absurde de commencer à travailler (que ce soit la créa ou le dev) AVANT les contenus, comme le font malheureusement beaucoup d’agences.
Personnellement c’est monnaie courante pour moi de dire au créa qui me file un psd / eps pour intégration qu’il me déprime. 😀
Mais ça fait partie du jeu et un bon créa connaît les limitations du support final et peut s’adapter, pondre un truc impossible sous Photoshop sans se demander si c’est possible ou pas de l’intégrer derrière, c’est être médiocre en tant que technicien.
Pour ce qu’a dit Yamo, je trouve qu’il a raison dans le sens qu’entre toutes les techniques développées pour palier aux limitations de IE6/IE7, HTML5 et CSS3, Flash, jQuery et j’en passe, on devrait normalement pouvoir pondre quasiment n’importe quel design pas trop farfelu (on évite les typos non standards si on a pas prévu d’utiliser Flash, on ne fait pas un design de 2000px de large, etc.)
C’est là qu’on voit la différence entre un intégrateur qui ne connaît que le copier-coller de codes écrits par d’autres et celui qui connaît réellement ses outils et est capable de te coder un site dans le bloc-note.
Oui on devrait pouvoir pondre n’importe quel design et d’ailleurs, techniquement, c’est possible (y compris pour les typos non standard). La seule question importante pour y parvenir (si on met de côté les connaissances nécessaires) c’est le temps laissé à l’intégration, parce que bon, avec du marquage html surnuméraire (mais c’est pas non plus une pratique vaudou ou satanique) on peut faire ce qu’on veut ou presque, mais il faut savoir que ça prend beaucoup de temps de mettre en place les scripts, le marquage, les tests dans tous les navigateurs, etc.
A coté du temps imparti, il y a aussi les questions de performances à prendre en compte : j’ai remarqué qu’il y a une corrélation entre le temps que met le .psd pour se charger sur une bécane de puissance moyenne et la lourdeur des pages web.
En fait, c’est surtout une question de culture et de petites lâchetés quotidiennes qui font que l’apparence est reine parce que tout le monde (le boss et le client) se sent compétent pour donner son avis. Si les créa se penchaient sur les retours des utilisateurs ils s’apercevraient que l’enveloppe graphique n’a pas beaucoup d’importance.
Si ces types étaient compétents, ils feraient leur intégration eux-mêmes.
Attention à Yamo et ses dires sur la toile ! En tant qu’ancien de FlashXPress, il était très réputé pour se faire troller ou être un troll lui-même. Des discussions sur tout un tas de conneries sur la profession, pendant des pages et des pages, parfois assez agressif, lui ont valu d’être plusieurs fois bannis ! Malgré un travail costaud, il restera toujours [mode affectueux]le p’tit con[/mode affectueux] du flash français !
Et au vue de la liste de ses clients, faisons comme eux, ne prennons au sérieux que son travail.
ce que je trouve regrettable ici, c’est le manque de prise de position de Didier Brun, par rapport à ces paroles, mais là aussi je pense qu’il connait le personnage…
Bonjour à tous,
pour ma part, avec ma formation de graphiste publicitaire je viens du print et qui plus est d’un temps ancestral où chacun avait sa place et sa responsabilité tout au long de la chaine graphique.
Depuis peu je m’essaie au web, et ben bordel, une chose est sûre ! Je ne vendrait rien dans ce domaine avant d’en avoir les compétences !
Je vous colle dans la catégorie « Gens bien » de mes marque-pages, je me régale avec vos rubriques.
Z’avez un article sur l’incompétence des « imprimeurs » qui vendent leurs services sur le web ?
Savez-vous où sont passés les vrais imprimeurs ?
Sur ce bonne journée, et longue vie à CS4 DESIGN.
Je ne vendrais c’est mieux…
Comment peut-on être graphiste pour le web sans être intégrateur ?
Comment un intégrateur peut-il ne pas être graphiste ?
Comment peut-on faire collaborer sur une même chaîne graphique des gens qui ne se comprennent pas du tout ?
La société veut des spécialistes, elle va se spécialiser dans les problèmes !
C’est un avis personnel…
Les outils ne sont pas les mêmes ; il faut déjà de nombreuses compétences pour utiliser les logiciels de création graphiques afin de leur faire faire ce que l’on veut. Ils posent leur lots de problèmes et seule l’expérience permet à un graphiste de produire assez rapidement.
C’est pareil pour l’intégration : les compétences à maitriser sont aussi nombreuses que complexes. Dans certaines entreprises on peut trouver une personne qui fera le graphisme, le découpage, l’intégration, la rédaction web, le référencement, etc. mais dans d’autres, les contraintes de production (principalement les délais) ne permettent pas à une seule personnes de pouvoir tout faire sur plusieurs projets en même temps. Ou alors pas longtemps ;))
À ce sujet, rappelons cette intéressante intervention de Gilles Vauvarin à ParisWeb 2009 : « Webdesigner, l’homme qui parlait à l’oreille des intégrateurs ».
Par contre, il y a un truc qu’ils n’ont pas évoqué et qui me semble faire une différence pertinente entre html et flash, c’est le vectoriel.
Alors c’est vrai que les bandes passantes ont bien augmenté et les connexions haut débit concernent de plus en plus de monde, mais sortir une illustration chiadée avec une animation convaincante, le tout pour moins d’une dizaine de Ko, c’est vraiment du travail propre (surtout quand on sort les jpeg de doublage, et qu’ils pèsent deux fois le poids du document flash, mais sans être animés).
Et puis, le vectoriel, c’est le vectoriel, à côté, bitmap ça semble être le Moyen Age…
@ Bruno : je ne dis pas qu’une personne doit tout faire ou avoir toutes les compétences, mais les professionnels doivent impérativement sortir un peu du cadre de la spécialisation, pour comprendre les autres acteurs de la chaîne (ça me semble être un minimum rarement visé).
Et puis d’un point de vue personnel, c’est triste de s’en tenir à sa spécialité, manque de curiosité ?
Je suis d’accord à 1000%, j’ai toujours été curieux des métiers qui m’entourait : j’ai commencé par faire de l’exé PAO, ensuite, je me suis « mis » à la création graphique, j’ai fait de la retouche photo et pour finir ce cursus print, je suis allé faire un tour chez un photograveur-imprimeur numérique. Ensuite, c’était en 2001 je me suis « mis » au web et aujourd’hui, si je prends plaisir à travailler sur Photoshop ou Illustrator je ne peux pas m’empêcher de « voir » le marquage associé 😉
Mais pour en revenir à l’échange en question, j’ai rebondi dessus car il est vraiment symptomatique d’un malaise chez les graphistes orientés créa qui ont tendance à avoir le même discours. Après, les intégrateurs comme moi ont aussi tendance à dénigrer un peu trop Flash. Mais bon, en ce qui me concerne ça ne date pas d’hier : je n’ai jamais été fan de ce logiciel qui n’a rien fait pour me plaire quand j’ai été formé dessus il y a une dizaine d’années. Ça a peut-être changé depuis le temps, mais bon, j’avoue que pour moi, les sites en Flash c’est un autre monde : ça se passe sur internet, mais c’est pas du web ;))
Flash a beaucoup évolué, c’est devenu un vrai outil basé sur la programmation et pas la « bidouille » depuis CS3. On code en Orienté object, on ne fout plus du code partout dans la timeline (sauf si on est resté sur les pratiques d’ActionScript 2) et les performances se sont vraiment améliorées.
D’ailleurs FP10.1 améliore encore grandement ces performances.
Pour quelque chose de « lourd » et de compliqué, Flash reste le plus simple à utiliser.
Pour en revenir au débat, je suis d’accord qu’un créa web qui n’a aucune vague notion d’intégration, c’est un peu comme un créa print qui n’est pas au courant qu’on ne peut pas mettre 30 couleurs fluo et 5 teintes de doré dans un catalogue sans se faire fusiller par son client.
Le problème c’est le manque de compréhension du reste de la chaîne, comme toujours j’ai envie de dire.
Le problème ne serait il pas le souci évoqué plus haut par briegel ?
Le manque de curiosité patent de la plupart des gens pour ce qui ne les concernent pas au premier abord ?
Je connais des graphiste « pro » qui travaille pour le print de temps à autre qui pense qu’un noir, ben c’est du noir … Ne savent pas faire la différence entre un haut et un bas de casse.
Et la certains leur demande de connaitre les bases du code pour faire un site ? Chacun son métier, dans un garage chacun a sa spécialité alors pourquoi pas dans le web
« Chacun son métier, dans un garage chacun a sa spécialité alors pourquoi pas dans le web »
Voilà, je crois que tu as tout dit : dans un garage tout le monde sait 1) qu’on y répare des voitures et 2) comment fonctionne une voiture. En gros chaque intervenant a une idée assez précise concernant le nombre de roues que possède un modèle de véhicule donné.
Après, il peut y avoir des spécialiste de l’allumage, de la carrosserie, mais tout le monde sait faire une vidange et partage certaines connaissances concernant les voitures 😉
Un graphiste qui ignore les principes de base sur la manière dont son travail sera découpé, devrait élargir ses centres d’intérêt.
J’ai lu « l’échange » et ce petit post (mais pas les commentaires par manque de temps) et vais juste vomir mon point de vue:
A la question « Le graphiste peut-il être indépendant du périphérique de sortie ? » je répondrai « oui mais ».
Oui car c’est en n’étant pas un technicien que le graphiste est un graphiste (ou un DA un DA) et qu’avec son exigence il pousse les intégrateurs (et normalisateurs …) vers le haut graphiquement. Rappelez vous du Web dans ses débuts, monté de toute pièce par des dev, graphiquement inadmissible.
Mais bien qu’étant graphiste il ne doit pas ignorer les difficultés rencontrées par les intégrateurs et c’est là que certains DA limités d’esprit … (ma phrase s’arrête ici heureusement).
C’est un équilibre à trouver au sein des équipes afin de rendre le projet techniquement et graphiquement au point. Travaillant dans le bâtiment (et l’informatique, si si), les architectes ont toujours été et resteront les chieurs sur les chantiers. Après tout, c’est aussi leur rôle. Tout comme le DA.
Je pense, enfin, que ce que « l’échange hallucinant » dont on parle n’est pas significatif de ce que sont tous les DA: certains sont intelligents.
Il y a surtout des DA qui ont un second degré et ne prennent pas au pied de la lettre les délires que tout un chacun peut se faire de temps en temps sur un chat MSN entre amis de la profession sous l’après-coup d’une bonne prise de tête avec une intégration difficile.
Ce qu’est, au passage, cette discussion. Tenue avec un développeur d’ailleurs figurez-vous. Puis postée pour le délire sur un log ouvert par des potes et qui n’a jamais eu pour vocation à faire le tour du web, ignorant que nous étions c’est vrai de la propension faramineuse de la blogosphère de faire des tempêtes dans un verre d’eau et à épiloguer 8 ans sur le taux de grumelesité d’une merde de chien.
Me voilà donc sur l’un de ces blogs à essayer de faire comprendre à une bande de clônes d’Alain Juppé que je suis aussi intelligent qu’eux, que je sais aussi bien de quoi je parle que tous ces pète-sec moralisateurs étant donné que je passe 100% de mon temps depuis 10 ans à créer et réaliser des projets en collaboration étroite avec tout ce qu’ils comportent d’aspects et d’intervenants techniques, et que décidément, j’ai bien de la peine à voir qu’il suffit d’un défaut de recul à autant de tarés pour qu’ils partent en carafe à base de vomi, scandales « affligeants » et autres généralités complètement débiles sur les DA qui se prennent pour des artistes (n’importe lequel d’entre vous, s’il avait la MOINDRE idée de qui je suis avant de me chier dans les baskets, se rendrait compte à quel point me prêter ce genre de vue est à hurler de rire).
Par contre je vais pas aller jusqu’à argumenter avec vous sur le pourquoi du comment, j’ai mes limites comme vous l’avez si bien compris, fins limiers si intelligents que vous êtes.
Donc : vous êtes juste complètement grave les mecs.
Mais vraiment hein. Genre, je vous donne le Prix Gravos 2010, mention je chie des rondins de bouleau.
Sur ce je pense vous laisser et la prochaine fois que j’ai envie d’avoir une discussion à la con avec quelqu’un je mettrai un disclaimer spécial handicapés de la rigolade, promis.
« Malgré un travail costaud, il restera toujours [mode affectueux]le p’tit con[/mode affectueux] du flash français !
Et au vue de la liste de ses clients, faisons comme eux, ne prennons au sérieux que son travail. »
Après soyons clair, je fais pas ma vierge effarouchée, y’a rien d’étonnant à ce que les gens qui me connaissent pas, en tombant sur une de mes proses au détour d’un blog, soient terrorisés par la bêtise qui s’en dégage en croyant que je parle sérieusement, j’ai l’habitude.
Juste, avant de me prendre pour un crétin incompétent comme certains se sont empressé de le faire parce que c’est plus simple, il eût peut-être été constructif de s’informer sur ce que j’entendais par là exactement, voire sur le contexte de cette discussion, histoire de pas se retrouver à faire la morale à une brique comme une bande de cons, vous voyez.
@Yamo — Je ne suis pas terrorisé par tes propos : je sais faire la différence entre des propos argumentés et un copié-collé de discussion MSN. Faudrait pas en retour prêter à un simple billet une dimension internationnale : il n’a pas vocation à faire le tour du web non plus ! Ce billet ne contient aucune attaque personnelle ; tu n’es donc pas obligé d’être agressif.
Je n’y suis pas obligé non, cela-dit je ne vois pas trop à l’inverse pour quelles raisons je devrais faire preuve d’égards dans la présente discussion, vu ce qui y est écrit.
Aucun d’entre vous (sauf ceux qui semblent m’avoir croisé avant, les pauvres) n’a apparemment pris le temps d’utiliser le scroller de la page, histoire de lire 3 ou 4 autres billets de ce « blog » (le mot lui-même est bien fort) et de pouvoir juger du crédit ou du sérieux qu’il sied de lui attribuer, au moins dans le ton. Ni de faire un semblant de google pour voir qui parle.
Non il était bien plus simple de « s’abstenir pour rester sur son idée préconçue de départ » et de sauter sur l’occasion totalement artificielle d’en mettre une couche en faisant l’intelligent : et voilà une discussion « symptomatique » du fait que les DA inconsistants et ignorant les conditions de post-production se prennent pour des artistes perdus dans leurs délires créatifs. Je n’invente rien, je cite. Et de chacun d’y aller ensuite de sa petite leçon : ouai, un mec affligeant comme ça ferait mieux d’élargir ses horizons loin de ses frustrations d’artiste voire de changer de métier. Blablabla.
On me dira que c’est de bonne guerre vue la plâtrée que j’envoie gaiement aux intégrateurs dans le log en question. C’est pas faux, mais mon sens du contexte à moi (j’en suis pourvu) me fais bizarrement sentir une autre ambiance dans ce que je viens de lire ici.
Donc, j’ai pas l’habitude de me plaindre (j’aurais pas fini et ce serait hypocrite), je passais juste par là pour signaler à une partie de ton auditoire qu’un semblant d’étude du décorum est souvent meilleur conseil qu’un suivisme idiot comme celui qui a motivé ton billet comme ses réponses.
Et leur faire remarquer que si j’étais l’imbécile hermétique à la technique qu’il leur plaît d’imaginer pour fantasmer sur les DA j’aurais peut-être pas justement une liste d’agence longue comme une bite d’âne me faisant (re)intervenir sur des tas de projets qui sont pas franchement là pour rigoler (cela dit sans aucune agressivité, je suis juste grossier c’est la vie).
Il se trouve donc, pour en venir au fond malgré tout, qu’il peut exister des gens qui sont tout aussi calés que vous en technique et en réalités de la production web mais sans être pour autant d’avis que les intégrateurs font tous très bien leur boulot, loin de là. Le ton volontairement abusif mis de côté, c’était le sens de tout ce blabla. Un certain raz-le-bol du gars qui sait très bien comment ça marche lui aussi, mais se retrouve à force un peu gavé de l’écart flagrant existant entre le discours bien rodé type « en CSS/HTML/Ajax on peut tout faire bande de Flashnuls » et la réalité des projets qui sortent des tuyaux (comme de leur process de fabrication d’ailleurs) bien moins reluisante que cette vision bisounours que certains techniciens se plaisent à dépeindre à la moindre occasion.
Et ça c’est pas parce qu’un artiste de merde le dit, quel que soit le ton, que vous pouvez vous dispenser totalement d’y réfléchir en le classant fissa dans la case Crétin.
Voilà pour les explications, si y’en a que ça intéresse. Pour les autres pas d’inquiétudes je viendrai plus vous embêter, y’a pas plus de raisons de se mettre sur la tronche que quand la discussion incriminée a été tenue à la base.
Bonne soirée.
Yamo : les propos tenus en ce nom dans la discussion à laquelle ce billet fait référence et réagit (tiens, pourquoi a-t-elle disparu !??) reflètent de façon caricaturale une réalité vécue par trop d’intégrateurs, laquelle est critiquable. C’est un fait : dans le monde merveilleux du Web, trop de créas y travaillent sans en connaître le B-A-ba. Il me semble qu’on peut le déplorer sans que tu interprète cela comme une attaque personnelle.
À la question posée par ce billet, je réponds non, absolument. Comment réussir à accorder crédit à un peintre qui crée sans jamais toucher un tube de couleur ? À un architecte qui n’a jamais tenu une truelle et ignore tout en résistance des matériaux ? De même, un webdesigner qui n’a jamais touché une ligne de code, c’est juste un Brice de Nice.
Non mais les gars restez zen et buvez un verre d’eau. Déjà, c’est un cpop/col de log MSN, donc c’est humour et franche camaraderie, c’est pas un argumentaire valable et étayé. Si on publiais les logs MSN d’un inté et de moi, on y retrouverai des blagues racistes sur les polonais, des insultes sur son boulot de merde d’artisan épicier besogneux du html qui mérite la mort, et de mon statut d’artiste tout puissant.
À coté de ça dans la vraie vie je travaille en collaboration avec 10 intés, j’intègre moi même mes sites en xhtml valide etc, mais je continuerai quand même à l’insulter sur MSN.
Un peu comme quand vous chambrez votre beau frère « haha décidément tous des putains de feignants ces fonctionnaires » m’voyez ?
De là à en tirer des conclusions…
Pour le fond, vous ne pouvez pas nier une évidence : on est en 2010, et si on veut mettre un fucking bouton arrondi, adaptable ombré et vectoriel sur un formulaire, hé bah on peut pas à moins de bidouilles infâmes mélangeant 3 technos non compatibles avec tous les navigateurs. C’est un fait, et on est en 2010. Alors OUI, je sais pourquoi, je sais très bien que IE6 blabla, mais on peut aussi déplorer ça en temps que DA, mêem si évidemment on s’adapte, sinon on ne travaillerai pas avec des grosses agences.
Pour finir, un truc qui m’énerve au plus haut point, je cite :
Qui à dit ça ? qui l’a décidé ? la milice du web ? C’est quoi ce délire ? le web ça ne « doit » être rien du tout, le web c’est ce qu’on en fait, sinon on peut dire aussi que le téléphone ça ne doit servir qu’au conversations informatives sans gros mots, et la télé seulement aux documentaires animaliers.
Ok le web à été conçu pour l’échange d’info et le partage, et majoritairement c’est ça, mais chacun fait bien ce qu’il veut non ?
Wohlo, en voilà tout un fromage autour d’un pauvre log de chat…
Globalement d’accord avec Julien, un peu de pragmatisme ne fait pas de mal.
On peut défendre les standards tout en admettant qu’utiliser Flash à bon escient est possible, être intégrateur tout en étant bluffé par la fluidité d’une vidéo sous Silverlight, trouver les Mac-addicts insupportables et admettre que l’Iphone est une bonne bécane, être partisan du Libre et se palucher devant son Macbook… et rigoler en balançant des énormités caricaturales à ses copains tout en restant muni d’un cerveau.
Je suis d’accord avec tout ce qui a été dit ici, un bon web designer doit comprendre quels sont les enjeux du web et ne pas seulement se contenter de sa matière à lui. Je ne pense donc pas que ce soit sérieux de la part des entreprises d’embaucher des créatifs qui s’en fichent de tout sauf de leur propre créativité à eux. Je suis désolée mais les sites flash sont affreux à utiliser, très mauvais pour le référencement et font perdre du temps. Chaque fois que je visite un tel site je ne veux que m’enfuir et je me demande si ces entreprises réalisent qu’elles perdent de l’argent à cause de designs affreux, lents à télécharger et qui ne prennent pas en compte l’utilisateur (ne rentrons même pas dans le référencement)…C’est un peu comme formater un disque dur on en a tous entendu parler et on sait vaguement c’est quoi mais est-ce qu’on a vraiment compris le principe de base et le vrai but de cette action?
Brillante analyse, surtout le passage très bien renseigné sur la perte d’argent. Chapeau.
(dans un sens ça illustre bien ce qu’on disait plus haut)
« et rigoler en balançant des énormités caricaturales à ses copains tout en restant muni d’un cerveau. »
C’est un peu le but (ou du moins la défense) de la manoeuvre.
Je garde assez d’innocence pour être simplement heureux que certains au moins (en fait, la majorité des lecteurs du billet incriminé si j’en crois les commentaires FB et autres trackbacks), aient gardé assez du-dit cerveau pour le comprendre. Merci à vous.
Quant aux boulets qui prennent bien soin d’écarter le contexte ( « j’ai préféré m’abstenir pour rester sur mon idée de départ sans autres idées préconçues » [sic]) ou la personnalité – et l’expérience – des auteurs de la discussion pour se monter un petit film bien à eux et s’en servir de base argumentaire à un billet pseudo-intelligent, je les emmerde.
Bruno, tu as beau te déclarer « désolé » de la tournure prise par la discussion, personne ne t’a obligé à broder un roman de gare complètement inadapté et mal renseigné autour de ma prose. Ton initiative est une caricature de feignantise et de malhonnêteté intellectuelle, et en ce sens elle illustre à elle seule tout ce que je peux penser des blogs et de leurs rédacteurs dans leur généralité : on ignore, on ne sait pas, on cultive même cette ignorance, mais on en crée un développement, partant du principe qu’à partir du moment où on a quelque chose à dire, le Monde gagnera à l’écouter. Sainte République priez pour nous. Je ne suis pas prêt de changer d’avis.
Bye.
Tetue >
« Yamo : les propos tenus en ce nom dans la discussion à laquelle ce billet fait référence et réagit (tiens, pourquoi a-t-elle disparu !??) reflètent de façon caricaturale une réalité vécue par trop d’intégrateurs, laquelle est critiquable. C’est un fait : dans le monde merveilleux du Web, trop de créas y travaillent sans en connaître le B-A-ba. »
Il se trouve, cher ami, que j’ai sûrement plus d’expérience technique, années à l’appui, en développement Web que la plupart des intégrateurs qui se placent aujourd’hui sur le marché. Et que si quelqu’un comme moi ressent, ou dit ressentir, aujourd’hui, un fossé énorme entre les prétentions passablement universalistes de certains représentants des développeurs, et les capacités réelles de la plupart de ces derniers, c’est que ce malaise est une réalité.
Ca ne vous fait peut-être pas plaisir, ça montre peut-être de votre boulot l’aspect le moins reluisant, mais c’est totalement justifié.
Il n’est pas ici question, n’en déplaise aux fantasmes des lecteurs du présent blog, d’une bande d’artistes à la manque ignorant tout des contraintes techniques du web moderne.
Il est question d’un DA/Webdesigner expérimenté outré qu’un intégrateur lambda lui réponde au détour d’un projet qu’il n’est « pas possible » de faire ci ou ça alors qu’il sait très bien, lui, pour avoir bossé avec des BONS devs/intés (comme celui à qui je m’adresse dans cette discussion, un des meilleurs soit dit en passant), que c’est tout à fait possible pour peu qu’on ait envie de se sortir un minimum les doigts du cul et de faire correctement et avec implication son putain de travail.
Et de développer, sur cette base, à propos des progrès indiscutables du HTML 5 à venir alors que tant de professionnels souhaiteraient déjà que les intégrateurs maîtrisent tous totalement le HTML 1.0 avant de se la racler comme une bande de dégivreurs à pare-brise qu’ils sont.
A partir de là certains de vous peuvent choisir, comme toi, de ne voir dans ces revendications que la marque d’un artiste mal dégrossi, ou au contraire le signe qu’une petite prise de recul semble éventuellement nécessaire pour s’assurer qu’on répond bien à son niveau aux exigences d’un marché qui n’a que faire des prises de positions corporatistes.
Je laisse chacun libre de son hémisphère gauche et de ce qu’il en fera.
Yamo — Comme tu l’a sans doute remarqué, je n’ai pas grand chose a ajouter pour le moment à cette discussion qui dépasse de mon point de vue largement le cadre de ce billet.
Je le répète : à aucun moment tu n’est cité dans le billet et les propos qui y sont tenus ne te visent pas directement, même si à la relecture, je trouve que j’aurais pu mieux faire en délimitant un peu mieux mon sujet.
Ceci dit, ce billet est assez ambiguë et je comprends que tu puisse te sentir visé.
Si ça t’intéresse, je te propose de publier une sorte de droit de réponse sous la forme d’un billet pour défendre ton point de vue ou élargir le débat, à ta convenance.
Cela traduit juste le fait qu’il est difficile de manager les différents services d’une entreprise. Les graphistes veulent rendre le plus joli travail, les intégrateurs faire leur travail le plus correctement possible, les référenceurs optimiser les sites par rapport à leur spécification… Il faut donc pouvoir trouver de simple compromis, avec ce que cela entraine 😉
Hého Yamo ! Toi le grand gourou du flash mondial, tu pourrais pas intervenir auprès de Steve Jobs histoire qu’il accepte le plugin sur ipod et iphone ?? Je pense qu’il sera sensible à ton point de vue et saura se remettre en question !