Parmi les nombreux intervenants dans la chaine de production des métiers de l’internet, l’intégrateur web est sans doute celui qui se cherche le plus. C’est le «vilain petit canard» de l’Open Space. Souvent coincé entre les graphistes et les développeurs web, il peut se sentir à l’étroit. Placé au bout de la chaine, de nombreuses erreurs de conception faites en amont lui tombent dessus, à commencer par les délais. Le retro-planning donne souvent l’impression d’avoir zappé le temps nécessaire à «l’intégration». Pourtant, l’intégrateur HTML & CSS est une ressource précieuse que toute entreprise sérieuse devrait valoriser. C’est le garant de la qualité globale du site mis en ligne, du respect de la charte graphique à l’expérience utilisateur en terme de performance d’affichage des pages.
L’intégrateur web en milieu naturel
Selon les entreprises, en dehors de sa responsabilité évidente relative au bon affichage du site sur l’ensemble des navigateurs, il gère les «oublis» en matière de référencement et d’optimisation «SEO» pour les moteurs de recherche (pléonasme !) en remplissant les balises alt ou certains attributs title. Il peut même aller jusqu’à améliorer la densité des mots-clés présents dans les titres des articles. C’est dire son implication dans la réussite de l’entreprise.
Par ailleurs, sa passion du web et son goût pour l’accessibilité lui permettent de rendre votre site web accessible au plus grand nombre. Avec un peu d’expérience, votre intégrateur web pourra facilement devenir un chef de projet web capable de faire travailler ensemble graphistes et développeurs web.
Enfin, et c’est le plus important, l’intégrateur web, en fonction des composés HTML & CSS qu’il emploi et des bonnes pratiques qu’il observe lors de l’intégration des différents fichier Javascript, a une responsabilité importante en ce qui concerne la maintenance du site dont il intègre les pages. D’après mon expérience, la plupart de l’argent mal dépensé par les entreprises sur le web est lié à une mauvaise conception des pages et à une architecture de site défaillante. N’attendez plus et mettez donc un intégrateur web qualifié dans votre moteur !
Mais qui est donc l’intégrateur web ?
Les définitions concernant l’intégration web insistent souvent sur la découpe et l’intégration de la maquette réalisée par le graphiste. On parle souvent de «montage» de page web, terme qui nous vient du fin fond du monde de l’imprimé et de la PAO…
Définition globale du métier d’intégrateur web
L’intégrateur web produit généralement des pages web à partir d’indications visuelles ou sonores : maquette détaillée dans un logiciel de traitement d’image, croquis à main levée, directives verbales, etc. Il utilise tout code informatique compatible avec les agents utilisateurs (les navigateurs web). Il crée le plus souvent des composés HTML & CSS pour déterminer le fond et la forme des éléments composants la page et peut ajouter de l’interactivité avec les utilisateurs en manipulant le DOM avec ECMAScript.
Source : Définir le métier intégrateur web.
L’intégrateur est avant tout un spécialiste des langages HTML et CSS. Produire des pages web consiste à taper du code dans un éditeur texte, à en tester le rendu dans les navigateurs web présents sur le marché et à s’arranger pour que la page web affichée corresponde au brief ou à la maquette.
Dans cette définition, je n’ai pas voulu enfermer l’intégrateur dans le rôle du méchant découpeur de .psd qui monte des pages à la chaine. D’une part, il peut très bien produire une page web (voire même tout un site) directement dans le navigateur d’après un simple croquis, comme j’ai pu le démontrer dans l’article Conception dans le navigateur avec HTML5 & CSS3, et d’autre part, lorsqu’elle existe, cette phase d’exécution pure n’est que la partie émergée de l’iceberg des compétences de «l’inté».
Les profils de l’intégrateur web
Selon le secteur d’activité, la taille de l’entreprise, et la définition de poste, le curseur initialement situé au centre des compétences premières de l’intégrateur web («découpe» de fichiers Photoshop et «montage» des pages) se déplace sur une ligne qui va de l’intégrateur-graphiste à l’intégrateur-développeur :
- A gauche du curseur, nous avons le web designer capable de concevoir une charte graphique, de la mettre en œuvre à l’échelle d’un site web, de réaliser le montage HTML & CSS des pages. Ce web designer possède avant tout une forte culture graphique.
- Un peu plus vers la droite, le web designer peut également intervenir sur les développements côté client avec Javascript ou côté serveur avec PHP. Variante : le Web designer utilise un CMS comme WordPress pour l’assister dans cette tâche. Celui-ci possède plutôt une culture technique. C’est souvent un ancien webmaster qui a l’habitude de Photoshop.
- Au centre, nous trouvons notre intégrateur dont le rôle consiste à découper une maquette fournie (généralement) au format Photoshop et de la transmuter en page web à l’aide de HTML & CSS.
- Un peu plus loin vers la droite, nous avons le webmaster chargé initialement de l’intégration des contenus et qui fait naturellement l’intégration HTML & CSS des pages web qu’il ajoute au site. Il intervient également souvent sur la partie PHP.
- A droite du curseur, nous avons un développeur PHP dont le sens esthétique ou le goût pour la lisibilité lui permettra d’habiller ses développements PHP avec HTML & CSS3. Généralement adepte de The Gimp, il pourra reprendre le logo du client et placer des éléments graphiques dans sa composition.
→ Lire Je suis « enveloppeur web » moi monsieur et Intégrateur web + graphiste = intégraphiste !
En bref
Les compétences de base de l’intégrateur sont multiples, et ce d’autant plus que ce dernier peut porter plusieurs casquettes allant du graphiste au développeur web. Toute fiche «métier» devrait tenir compte de la spécificité de ce métier qui peut en cacher plusieurs autres ! A ce sujet, je recherche des témoignages d’intégrateurs web sous forme d’un ou deux paragraphes : brève description du travail effectué et place dans le flux de production de l’entreprise, et tout autre élément que vous jugerez nécessaire. Vous pouvez me faire parvenir votre témoignage dans les commentaires ou à l’adresse infographiste[at]gmail[dot]com Merci d’avance o/
Je trouve cela intéressant de parler du métier d’intégrateur Web. J’ai souvent l’impression que les gens mélangent le métier de Webdesigner avec celui de l’intégrateur, mais dans ton article, la différence est marquée. Je dirais que tu as tout à fait raison, l’intégrateur est indispensable dans une compagnie, autant que dans un projet.
Certains développeurs me disent parfois que bon, je code un site Web en HTML/CSS et que tout le monde peut faire ça… Disons simplement que, coder un site à l’aide de ces deux technologies est relativement facile, oui, mais le faire bien, c’est autre chose! Même chose pour le découpage… J’ai vu beaucoup de graphistes me faire un arrière-plan qui se répète mal, ou un bouton découpé en deux images au lieu d’un sprite.
Et quand on y pense, les développeurs n’ont pas nécessairement le temps de veiller à ce que le site soit compatible avec tous les navigateurs, que le code est valide au W3C, que la maquette ne comporte pas d’erreurs. Le graphiste lui, n’a pas toujours le temps de découper avec précision, d’optimiser les images pour que le site ne soit pas trop lourd, etc. C’est là que nous arrivons. La principale aptitude de l’intégrateur Web, c’est la polyvalence. Nous sommes capables (tout dépendant de nos capacités) de toucher à tout et d’être un moyen de communication entre les différentes équipes. C’est aussi cette qualité qui fait de nous de bon chef d’équipe après plusieurs années d’expérience.
Pour ma part, j’ai de bonne aptitudes en design, en intégration et en programmation et j’ai encore 2 ans d’école pour parfaire mes compétences en plus de mes 5 années d’expérience antérieure. Je crois vraiment que certain intégrateurs devraient être mieux estimé.
Excellent article!
Tu as aussi celui (l’intégrateur) qui pense à optimiser le référencement et/ou la structure pour permettre au référenceur ou au chef de projet de tirer des stats précises. 😉
Sinon, sur certains projets, en tant qu’intégrateur, j’avais vraiment l’impression d’être la colonne vertébrale du projet et de ses contraintes : SEO, accessibilité, intégration proprement dite, qualité, performance, surcouche Jquery, gestion et affichage des contenus venant de la base de données, etc.
Une bonne vision d’ensemble est vraiment un atout pour arriver à survivre à certains projets, vu que toutes les contraintes reposent sur les épaules de l’intégrateur…qui doit arriver à jongler parfois entre les demandes contradictoires : entre le graphiste qui ne veut pas qu’on retouche au bandeau et le référenceur qui veut faire apparaître le titre de la page dedans… c’est parfois presque un rôle de chef de projet, comme tu l’as mentionné.
J’ai comme une impression de déjà vu. Est-ce que ce sujet intéresse encore du monde ? Est-ce qu’on parle encore en 2011 d’intégrateur html ou intégrateur web ou parle-t-on plutôt de développeur front-end ? Avons-nous vraiment besoin d’être enfermés dans des boites, qualitfiés, étiquettés, montés les uns contre les autres ? J’envie les anglo-saxons qui, quel que soit le métier qu’ils font dans la chaine de production web peuvent dire : je suis un webdesigner !
La raison est assez simple : sur le principe j’aurais tendance à être d’accord avec toi et la terminologie anglo-saxonne. Ma réflexion s’effectue dans le cadre de la mise en place d’une formation pour devenir « intégrateur web ». Pas « webdesigner ». On peut penser que c’est une façon de mettre les gens dans des boites. Je considère plutôt cette segmentation comme une spécialisation.
Je ne sais pas pour toi, mais quand je pense à des contenus pour une formation en « webdesign », je n’ai absolument pas le même plan de cours en tête que pour une formation en « intégration web ». Ceci explique cela.
Pour en revenir à l’expression « webdesign » du côté anglo-saxon, elle diffère pas mal de l’acception « webdesign » telle qu’utiliser en France. En anglais, le terme « design » a gardé (me semble-t-il) un sens proche de « dessein » en français, de but, de forme, etc. En France, mis à part pour le design de mobilier, etc., le sens est plutôt orienté graphisme.
Dans l’expression : « I am a webdesigner », j’entends : « Je conçois des sites web ».
Dans l’expressioin : « Je suis webdesigner », j’entends plutôt : « Je dessine des sites web ».
Je suis le seul ?
Bonjour,
Non, tu n’es pas le seul !
Et je pense que cette différence de signification du terme webdesigner n’aide pas la communication… et constitue un point noir pour les traducteurs de contenus anglophones.
Amicalement,
Monique
I would say it does! webdesigner is a good explanation for that
I would say it does! webdesigner is a good explanation for that
Pourquoi ne pas avoir plutôt continué la réflexion commencé ici :
http://www.lesintegristes.net/2008/03/02/la-vie-des-integrateurs-chapitre-i-les-integrateurs-sont-ils-des-developpeurs-ou-des-webdesigner/
Il y a d’ailleurs une série d’article à ce sujet et les thèmes présentés reprend en gros les mêmes questions posées ici
Tu as raison, je me dis souvent aussi que toutes ces boites de conserves différentes dans les rayons des grandes surfaces me font perdre du temps. On a qu’à garder qu’un seul site et qu’un seul blog sur un sujet donné de manière à n’avoir plus qu’une seule réflexion par sujet. Pas con… Fallait y penser 😀
J’aime bien allé au marché pour faire mes courses, et si tous les marchands de légumes vendent des tomates… on peut dire que ce ne sont pas les même tomates, je ne parle pas de celles vendues en grandes surfaces :).
Je me suis peut-être mal exprimé, il ne s’agissait pas de continuer sur le billet de ce blog, mais il semble que le métier d’intégrateur n’existe plus vraiment comme il a pu l’être. Il suffit de voir les offres d’emploi ainsi que les demandes, on parle de plus « développeur Front », « développeur interface » etc…
Pourquoi reprendre ce terme alors qu’il semble déjà obsolète pour bon nombre d’intégrateurs (ok cela n’engage que moi) ?
Enfin, loin de moi l’idée de n’avoir qu’un blog par sujet, en revanche je lis régulièrement des articles faisant des références vers d’autres articles d’autres blogs, ici rien de tel 😉
Si tu parles de cet article en particulier, c’est vrai qu’il ne contient aucun lien. Pour une raison assez simple : je l’ai écrit en 30 mn chrono (et des poussières pour me relire) et je l’ai publié dans la foulée car j’en étais satisfait, sans avoir besoin d’aller chercher des informations complémentaires ailleurs.
Pour en revenir à l’article que tu cites, je m’en souviens bien, et j’y avais d’ailleurs laissé un commentaire 😉
Sur les question de terminologie, je fais une distinction entre le développeur front et l’intégrateur web. Ce dernier n’a pas besoin d’avoir des connaissances poussées en Javascript, par exemple. Dans le même esprit, j’ai l’habitude de me présenter comme intégrateur WordPress, pas comme développeur WordPress, car le fait de manipuler quelques boucles et conditions ne transforme pas un intégrateur web en développeur PHP 🙂
cf. http://css4design.com/dites-wordpress-pas-weirdpress
J’aime à penser que mon métier est central dans tout développement. Faisant le lien entre un pôle graphique incompris par des développeurs qui juge à l’oeil le calage d’une maquette graphique. Et en même temps, soutient technique pour ces mêmes développeurs pour qui la simple idée de monter une page web moderne semble difficile. Aujourd’hui j’aborde mon travail différemment, moins centré sur la technique même… apprise, perfectionnée, fort de cette expérience, j’accompagne, j’évangélise vers des meilleurs pratiques. Ce travail est lorsqu’il est compris par des cadres dirigeants est plus gratifiant de nos jours que par le passé. Aujourd’hui à mes yeux une société qui pense pouvoir se passer d’un expert dans ce domaine est dans l’erreur et ne semble pas vraiment être une société sérieuse et désireuse d’aller de l’avant. Avoir un spécialiste permet une production plus fluide, un accompagnement des développeurs, un lien entre les équipes. D’ailleurs à présent il n’est plus question de transposer des PSD en format codé, mais bel et bien de réaliser des interfaces web, enrichis par les technos actuelles. L' »Intégrateur » se doit d’être à l’écoute, d’être curieux, fort de proposition. Remonter un problème c’est bien, mais venir avec une solution simple à mettre en place c’est encore mieux. Voici ma vision de ce métier.
C’est vrai que ça commence à changer depuis quelques temps : de plus en plus d’entreprises prennent conscience de la valeur ajouté d’un intégrateur web confirmé pour la réussite de leurs projets. Malheureusement pour moi, pour l’instant, ces offres sont souvent situées dans la région parisienne :/ Mais bon, c’est un bon début 😉
Damned, j’ai été pendant les trois dernières années intégrateur web mais sous dotclear… J’ai donc complètement loupé le coche ?
mais non pourquoi cela ?
Tu parles exclusivement de WordPress…
Une boutade franchouillarde 😉
Pour ma part, télétravail pendant trois ans. Je ne regrette ni l’expérience en télétravail ni sa fin en eau de boudin.
J’ai essentiellement effectué de l’intégration sur des blogs dotclear avec de temps en temps des ajouts de fonctionnalités via des plugins ou codes dans les fichiers des thèmes. Rien de bien compliqué : je ne suis pas codeur PHP/JS.
En fait, le plus débilitant a été de faire comprendre à mes collègues que mon boulot nécessitait une certaine méthodologie mais ça a été un échec complet de ce côté : quand le gus que tu as face à toi te martèle qu’il sait mieux que toi ce que demande ton boulot, la solution est de le laisser se dépatouiller et de chercher autre chose.
Tu parles exclusivement de WordPress…
Une boutade franchouillarde 😉
Pour ma part, télétravail pendant trois ans. Je ne regrette ni l’expérience en télétravail ni sa fin en eau de boudin.
J’ai essentiellement effectué de l’intégration sur des blogs dotclear avec de temps en temps des ajouts de fonctionnalités via des plugins ou codes dans les fichiers des thèmes. Rien de bien compliqué : je ne suis pas codeur PHP/JS.
En fait, le plus débilitant a été de faire comprendre à mes collègues que mon boulot nécessitait une certaine méthodologie mais ça a été un échec complet de ce côté : quand le gus que tu as face à toi te martèle qu’il sait mieux que toi ce que demande ton boulot, la solution est de le laisser se dépatouiller et de chercher autre chose.
J’espère que cette expérience et que tes « collègues » ne t’ont pas trop dégoutté de l’intégration
Très bon découpage des profils que peut avoir un intégrateur web!
Je suis moi même intégrateur et donne ma vision sur mon blog : http://www.bellami.fr/le-metier-d-integrateur-l-integration-pure
En résumé, j’estime que l’intégrateur d’aujourd’hui se doit d’exceller dans les langages HTML/CSS/JS qui est le coeur du métier, tout en ayant des notions de référencement, de développement…